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OPEP : après l’accord d’Alger, quelles perspectives ?

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L’accord d’Alger conclut entre les membres du cartel pétrolier fin septembre 2016, a étonné à bien des égards. Premier accord du type depuis la crise financière de 2008, il entend faire remonter le prix du baril, ce dernier étant passé de l’été 2014 à l’été 2016 de 114 dollars à moins de 50 dollars.

Logo de l'OPEP
Logo de l’OPEP

La décision des Etats Unis de produire du pétrole de schiste a bouleversé le marché, devenu excédentaire. A cela s’ajoute le retour de l’Iran dans le concert des nations, la levée de sanctions permettant l’exportation du pétrole iranien vers le monde et pesant ainsi un peu plus sur un marché précédemment dominé par l’Arabie Saoudite. La question de la baisse de production de pétrole afin de réguler le marché a déjà a été évoquée en avril lors du sommet de Doha, sans que la question n’ait pu être résolue du fait des dissensions existant entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, et ce malgré les difficultés économiques accrues des pays exportateurs tels que le Nigeria ou le Venezuela. Toutefois, la situation dégradée de l’Arabie Saoudite, l’obligeant à réviser sa stratégie économique et limiter sa dépendance au pétrole semble avoir eu raison de ces dissensions. Si l’Arabie Saoudite refusait auparavant de diminuer sa production afin de faire face à l’Iran, dans une logique de leadership régional, cela permettait  également de limiter l’influence américaine dont le pétrole de schiste est coûteux. Face à un déficit budgétaire de 98 milliards d’euros en 2015, et une perspective similaire en 2016 ayant conduit à une réduction des salaires des fonctionnaires, l’Arabie Saoudite semble avoir été contrainte de réviser ses positions.

Un accord en suspens…

Si l’annonce d’une décision de limitation de la production par l’OPEP fin septembre a fait grand bruit, la décision finale n’interviendra que le 30 novembre lors de la réunion du cartel à Vienne.  L’objectif serait de produire entre 250 000 et un million de barils par jour, afin d’atteindre un prix du baril d’environ 60 dollars en 2017. L’enjeu est ainsi pour chaque pays de négocier d’ici fin novembre le niveau maximal de production qu’il devra respecter, tout en négociant également avec les pays non-OPEP comme la Russie. Selon les premières discussions, le Nigeria, la Libye et l’Iran pourraient être exemptés de cette réduction de production, tandis que les autres réduiraient leur production. Le choix de ces pays s’explique par une situation particulière : attaques de rebelles sur les installations pétrolières nigériane ; guerre civile en Libye et levée récente des sanctions en Iran. Dans la même logique, l’Irak, sujette à des troubles depuis 2003, ainsi que le Venezuela particulièrement vulnérable économiquement pourrait connaitre le même régime. En outre, par le passé, les quotas de production n’ont pas toujours été respectés en pratique par les Etats soucieux de leurs intérêts. Les pays n’appartenant pas à l’OPEP tels que la Russie ne sont pas liés à cet accord tandis que leur gestion de la production affecte l’ensemble du marché pétrolier. Aussi, si la Russie participe aux négociations de l’OPEP, ce n’est pas le cas des Etats Unis, dont les sociétés pétrolières ne sont de toute façon pas liées aux décisions de l’Etat fédéral.

Qualifié d’historique, cet accord qui n’en est pas un, a temporairement fait augmenter le prix du pétrole (+6%  du cours du Brent  après l’annonce de la limitation de la production), sans que cela n’ait été vérifié à moyen terme. Un tel accord permettrait de relancer la croissance des pays émergents producteurs tels que le Brésil, la Colombie ou encore l’Angola mais également relancer les investissements du secteur, mais sa concrétisation et son application demeurent incertains.

 

 

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