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Bilan géopolitique des Jeux Olympiques 2012

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Un tableau des médailles fidèle, grosso modo, à la hiérarchie mondiale des puissances ; des décisions arbitrales (arbitraires ?) manquant parfois d’impartialité ; une ville-monde vitrine de la modernité avant de connaître des mois plus sombres à l’avenir. Tel est le bilan rapide de ces Jeux Olympiques, dont la portée historique et géopolitique ne sera que minime dans les mémoires.

La simple vue du tableau des médailles démontre qu’aux traditionnels attributs de la puissance d’un pays (diplomatique, économique, militaire, etc.), l’on pourrait ajouter l’attribut sportif. En effet, parmi les toutes premières puissances économiques mondiales, la grande majorité occupent facilement les premiers rangs du tableau des médailles (exception majeure faite de l’Inde). Quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU sont aux quatre premières places du classement. Seule la présence de la Hongrie dans le top 10 des médailles peut étonner (il s’agit, « seulement », du 56e PIB de la planète).

Mais, comme dans le grand monde, c’est l’opposition entre les Etats-Unis et la Chine qui a passionné les foules. Les deux pays sont très largement devant tous les autres, en sport comme en économie. Cependant, contrairement à il y a quatre ans, les Etats-Unis ont repris leur domination, étant la nation la plus titrée et ramenant le plus de médailles. Evidemment, l’accueil des JO à Pékin avait exacerbé la motivation des Chinois à conquérir des médailles, mais il n’en reste pas moins que les avancées sportives de la Chine ont de quoi inquiéter, comme dans le « vrai monde », les pays occidentaux.

Quelques scandales ont émaillé ces JO, et leur interprétation géopolitique, quoique sommaire et certainement facile, mérite la réflexion. Entre, d’un côté, les accusations de dopage portées à l’égard d’une jeune nageuse chinoise, l’exclusion de joueurs chinois de badminton, et, de l’autre, la non-disqualification d’un pistard britannique reconnaissant avoir triché, ou celle de l’équipe espagnole de basket-ball masculin (modérément accusée d’avoir volontairement perdu un match pour éviter l’ogre américain), les critiques portées au Comité International Olympique sur des jugements « deux poids, deux mesures » ont pu apparaitre. Et passons sur les accusations d’embrigadement des athlètes chinois portées par certains médias, accusations qui existaient déjà à l’époque pour dénoncer l’URSS et l’Allemagne de l’Est, qui ont accumulé les médailles.

Au final, ces deux semaines de l’événement sportif le plus médiatique au monde ont été fidèles à l’esprit Coubertin : galvanisation des identités nationales, promotion d’un esprit olympique (qui tend à disparaitre quelque peu au profit d’un esprit plus occidental), défense de la patrie.

Ces premiers Jeux d’été post-crise de 2008 ont également occulté, dans nos médias, le traitement du conflit syrien. Comme en 2008, du temps du conflit russo-géorgien, même l’olympisme n’est pas suffisant pour garantir la paix dans le monde, lubie pensée par certains en guise d’évasion de la dure réalité de la géopolitique actuelle.

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