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Violences en Somalie : le chaos règne à Mogadiscio

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C’est aujourd’hui le troisième jour consécutif de violences qui secouent toujours le pays et notamment la capitale, Mogadiscio. Ces affrontements qui opposent les insurgés shebabs aux forces gouvernementales soutenues par la Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) auraient été à l’origine de la mort de plusieurs dizaines de civils. Hier, un attentat-suicide de ce même groupe terroriste, qui se réclame de la mouvance d’Al-Qaïda en Afrique de l’Est, avait déjà tué plus de trente personnes dans un hôtel de la capitale, dont au moins six membres du Parlement.

Ce matin, les combats ont repris, mais les blessés se comptent désormais par dizaines. Si le porte-parole de l’Amisom déclare que la situation est sous contrôle, peu de quartiers restent encore sous l’influence des troupes de l’Union Africaine en réalité. De leur côté, les shebabs ont indiqué qu’il avait bon espoir de couper les routes essentielles qui assurent l’approvisionnement de l’Amisom et du gouvernement fédéral de transition (TFG). Ce groupe islamiste domine déjà le Sud et le centre du pays, ainsi qu’une partie de la capitale, cherchant ainsi à prendre le contrôle de toute la Somalie.

L’heure est grave en Somalie. L’armée de l’UA, composée de 6000 soldats ougandais et burundais sous-équipés, ne peut rivaliser avec les terroristes shebabs. Le maintien de la paix est illusoire dans l’état actuel des choses. La succession de guerres civiles depuis 1991, la forte instabilité politique et la montée en puissance des groupes terroristes devraient faire réagir la communauté internationale autrement que par des déclarations visant à condamner des actes de barbarie. Le Sommet de l’Union Africaine, à la fin du mois de juillet, devait renforcer l’Amisom en envoyant des troupes supplémentaires. Mais cela restera insuffisant tant que celles-ci seront aussi faiblement financées.

De son côté, le groupe des shebabs, qui cherche à se faire reconnaître par Al-Qaïda comme groupe islamiste de référence en Afrique de l’Est semble, en effet, prêt à tout. Le 10 juillet dernier, l’attentat qu’ils avaient perpétré à Kampala avait fait plus de 70 morts. La Somalie, déjà base arrière pour de nombreux terroristes, risque de sombrer encore davantage. Un pays contrôlé par les insurgés islamistes serait tout sauf une bonne nouvelle : en effet, le spectre de voir se répandre l’extrémisme en Somalie puis dans d’autres pays d’Afrique fait ici surface. En effet, les zones d’instabilité sur ce continent ne manquent pas, et des groupes comme l’Aqmi ou les shebabs paraissent en mesure d’arriver à leurs fins si aucune puissance occidentale ne tente de limiter véritablement cette contagion. En Somalie, la guerre contre le terrorisme est-elle déjà perdue d’avance ?

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