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Formule 1 et géopolitique : quand le Sud concurrence (là aussi) le Nord

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A l’heure où les « pays émergents » de tous continents menacent les pays industrialisés, il est intéressant de constater les effets de cet affrontement sur l’économie d’un sport : la Formule 1. Généralement, on considère que le sport automobile est né en Europe, là où finalement les industries automobiles se sont développées depuis la fin du XVIII° siècle. Mais depuis ce temps, les anciens pays du tiers-monde se sont intéressés à ce sport, notamment à son aspect économique et au bénéfice qu’ils pouvaient en tirer.

C’est ainsi que depuis une dizaine d’années, des pays comme la Malaisie, la Chine, Singapour et bientôt la Corée du Sud accueillent des Grands Prix de F1. Le problème qui se pose n’est pas l’entrée de ceux-ci dans la sphère de la F1. Cependant, ils inquiètent ses amateurs car leurs circuits remplacent les circuits européens, jugés « non rentables » ou « peu spectaculaires » par les dirigeants de la F1. Ainsi le Grand Prix de France a disparu depuis 2008, trop enclavé dans la Nièvre, sans infrastructures.

Est-ce à dire que les pays émergents marchent sur les plates-bandes des circuits européens ? Certes, tous les constructeurs sont implantés en Europe, et notamment au Royaume-Uni. Mais du point de vue sportif, l’avenir n’est certainement pas à l’Ouest. Les pays demandeurs, en quête de visibilité (pour les touristes occidentaux principalement) n’hésitent pas, à grands renforts de publicité, à vanter les charmes de leur pays. Certains ont dépensé des millions de dollars pour créer des circuits de toute pièce, la palme revenant très certainement à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), qui l’année dernière a organisé son premier Grand Prix. Il se déroulait de nuit, et les spectateurs pouvaient également visiter le plus grand Ferrari Store au monde, ou s’amuser dans un parc d’attractions.

Reste que pour les populations locales, le billet d’entrée demeure largement trop cher pour la plupart des bourses. Les tarifs appliqués ici et là sont principalement les mêmes qu’en Occident. On assiste donc à des Grands Prix aux tribunes clairsemées. Mais l’argent rentre dans les caisses des dirigeants de la F1, alors pourquoi pas… L’Inde est en train de rattraper tout ce beau monde : il existe déjà une écurie indienne (Force India, dirigée par V. Mallya, l’une des plus grandes fortunes indiennes), bientôt des pilotes indiens, et un Grand Prix, dès 2011. Nul doute que d’autres suivront.

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