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Le président yéménite accepte le plan de sortie de crise

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Le président Ali Abdullah Saleh a annoncé aujourd’hui, par l’intermédiaire d’un communiqué présidentiel, le plan de sortie de crise élaboré par les six membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG): celui-ci prévoit une cession d’une partie des pouvoirs du président Saleh à son vice-président, ainsi que la formation d’un gouvernement dirigé par l’opposition. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a toutefois indiqué qu’il ne quitterait pas la présidence avant 2013, soit la fin de son mandat. A noter également qu’aucun calendrier n’a été pour le moment fixé pour la mise en application de cette proposition du CCG. Sans oublier que les retournements de situation et les changements de décisions du pouvoir sont nombreux ces dernières semaines.

Cette annonce est évidemment un geste positif dans un pays où la tension est importante depuis janvier. Plus d’une centaine de morts sont d’ailleurs à déplorer au Yémen depuis les premiers troubles. Pourtant, si l’opposition parlementaire a accueilli favorablement cette proposition, la rue rejette déjà ce pas en avant du président Saleh, et avait d’ailleurs déjà déclaré ne pas vouloir discuter avec le pouvoir en place. « Le peuple veut juger le président » ont ainsi répété les manifestants. En effet, cette proposition, si elle permet un transfert de pouvoir, assure également l’immunité au président Saleh ainsi qu’à sa famille. Ainsi, pour manifester une nouvelle fois leur mécontentement, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont à nouveau protesté dans les rues de la capitale yéménite, Sanaa. Les manifestants réclament toujours le départ du pouvoir du président Saleh.

L’Occident reste discret sur la crise yéménite. Il faut dire que le président Saleh était un allié important de Washington dans la lutte contre le terrorisme. Est-ce à dire que les Etats-Unis déplorent ces événements ? N’allons pas si vite en besogne : si la fin de règne du président Saleh est à court terme préjudiciable pour les Etats-Unis, l’éventualité de la démocratisation d’un Etat en proie aux violences d’Al-Qaïda ne peut être que positif sur le long terme. Voilà sans doute pourquoi la Maison Blanche est aussi discrète sur la question de la crise yéménite et préfère attendre d’avoir davantage de visibilité avant de donner son avis. Mais ne nous y méprenons pas : le Yémen revêt une importance capitale pour Washington, plus encore peut-être que la Libye.

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