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Le tweet de la peur : des marchés trop volatiles sur un terrain de plus en plus dangereux ?

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« Urgent : deux explosions à la Maison Blanche et Barack Obama blessé », voici les mots qui ont suffis à faire chuter le Dow Jones de 146 points à 19h10 le 23 avril  avant de retrouver sa valeur initiale cinq minutes plus tard. Ce qui a donné tant de poids à ce tweet est son origine : l’influente et très sérieuse agence Associated Press. Au-delà de ce cas précis, la rapidité et le volume des transactions sur les marchés n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui et amène à se poser la question de la solidité de ces derniers face à la moindre rumeur.

Car même si la déstabilisation n’était que momentanée, elle fut surprenante étant donné qu’il suffisait à la majorité des correspondants à Washington de jeter un coup d’œil par la fenêtre pour démentir l’information. L’attaque pirate qu’a subit l’agence Associated Press a été revendiquée par des activistes proches du régime de Bachar Al Assad ce qui montre à la fois les ressources surprenantes de ces derniers et le nombre des ennemis qui cherchent à atteindre les Etats Unis.

Depuis l’interconnexion des marchés et des réseaux d’informations ainsi que l’informatisation des opérations boursières, l’information peut être consultée partout, tout le temps, et des ordres de transactions colossaux peuvent être passés par des terminaux très divers. Terminaux eux-mêmes vulnérables à des pirates. Les conflits depuis quelques années se sont déplacés sur le terrain informatique, sur Internet en quelques sortes, et désormais les pays s’attaquent et se volent des informations par piratages respectifs. En témoigne le sabotage de la nucléarisation de l’Iran par les Etats-Unis et Israël mais aussi la forte montée en puissance de la Chine dans ce domaine.

Or comme les marchés passent leurs opérations par des réseaux similaires, ils sont tout aussi sensibles à ces tentatives que les pays et deviennent rapidement des cibles de choix. Si les nations ont trop à perdre à un effondrement mondial du commerce, ce n’est pas le cas de certains groupes terroristes et autres menaces latentes. Le problème est que le traitement actuel de l’information : la recherche du scoop, du sensationnalisme, l’absence de vérification… a tendance à provoquer des effets dominos quand tous reprennent une information sensible que l’un d’entre eux a donnée sans la vérifier.

Or les marchés réagissent au moindre événement et par interconnexion, ils y réagissent en masse.

Ce à quoi il faut ajouter le phénomène du trading haute fréquence : lorsque ce sont les ordinateurs qui passent es millions d’ordres d’achat ou de vente à la seconde. Ainsi la moindre déstabilisation du marché peut devenir un effondrement total quand l’une de ces machines repère l’anomalie en premier et vend tout ce qu’elle a… juste avant d’être suivie par toute les autre machines et enfin les traders qui paniquent. Ces machines ont même déjà provoqués des mini cracks simplement en se suivant les unes les autres pour des raisons dérisoires.

Le réseau est devenu le nouveau champ de bataille du monde et il regorge de cibles faciles reste à savoir qui des Etats ou des activistes allumera la mèche en premier…

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