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Primaires américaines acte 2 : à un an de la présidentielle, les challengers s’accrochent.

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Ils l’attendent avec de plus en plus d’impatience : le moment où les challengers sortant du cadre habituel de la politique vont finir par s’effondrer et laisser place aux « vrais » candidats. Mais depuis quatre mois maintenant Bernie Sanders, Donald Trump et Ben Carson s’accrochent et gagnent même du terrain. Les attentats de Paris ont aussi eu un impact sur la course à la présidentielle mais pas forcément celui auquel on aurait pu s’attendre.

De gauche à droite : Marco Rubio, Donald Trump et Ben Carson, le 10 novembre dernier.
De gauche à droite : Marco Rubio, Donald Trump et Ben Carson, le 10 novembre dernier lors du troisième débat des républicains.

Les candidats républicains de l’establishment s’attendaient à un essoufflement de la candidature de celui qu’ils considéraient comme le clown de la course : Donald Trump. Or, non seulement il s’est stabilisé en première position avec dans les 23% d’intentions de vote, mais il est rattrapé par Ben Carson (~21% des votes), neurochirurgien incarnant le rêve américain puisqu’il a commencé dans les rues de Détroit. Leur discours radicaux aux tons opposés, Trump crie alors que Carson parle bas, ont permis aux électeurs républicains de s’identifier encore plus à eux qu’ils ne s’étaient déjà identifié à George W. Bush. Les candidats plus classiques comme Jeb Bush sont toujours à la traîne avec 9% des votes et ont du mal à faire décoller leur campagne alors que l’on s’approche des fêtes et que le rythme va s’accélérer. Du côté Démocrate, Bernie Sanders tient bon mais Hillary Clinton redécolle après avoir passé avec succès le piège de l’enquête parlementaire sur Benghazi ouvertement dirigée contre elle par les républicains pour la disqualifier.

Jusqu’ici les sujets de la campagne ont beaucoup tourné sur la politique intérieure et l’économie. Les seuls sujets internationaux à y avoir été discuté étant principalement l’accord sur le nucléaire iranien, et la position des Etats-Unis par rapport à la Chine. Mais les attaques terroristes à Paris ont changé la donne et la lutte contre Daesh et l’immigration syrienne sont sur le devant de la scène. On aurait pu penser que les challengers auraient perdu de leur éclat mais chez les républicains rien ne change sur les intentions de vote. Chez les démocrates, Sanders ayant déclaré que le réchauffement climatique est plus dangereux que Daesh risque de polariser un électorat sur lequel il aurait pu mordre plus tard. Chez les républicains la situation à Paris est aussitôt assimilée aux problèmes de l’immigration des réfugiés syriens et les candidats rivalisent d’annonces pour dire à quel point ils n’accepteront quasiment personne. Aucun ne remet en cause l’invasion de l’Irak.

Ce qu’il est aussi important de remarquer chez deux de ces challengers est l’utilisation de logiciels de gestion des « Big Data » et des campagnes ciblées.

Les méthodes de mailing massif et d’appels ciblés sur des populations d’électeurs bien repérées sont essentielles pour l’emporter et ont marqué la victoire de Barack Obama. Il est aussi intéressant de voir que ce sont Bernie Sanders et Ben Carson qui les utilisent alors que Donald Trump non. Il est fort probable, étant donné que ces bases de données et logiciels sont destinés à des campagnes et entreprises de taille moyenne, que Trump utilise d’autres services autrement plus onéreux, tout comme Hillary Clinton. Mais ce sont Sanders et Carson, les deux candidats avec le moins d’accès à de grandes sources de financement qui ont la meilleure dynamique. Sanders comble l’écart grâce aux actions bénévoles de ses militants, Carson en faisant participer un grand nombre de contributeurs à sa campagne. Deux méthodes qu’avait combinées Barack Obama.

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