Rétrospective 2016 : du candidat politiquement incorrect au Président Trump
La surprise de l’année 2016 a, sans conteste, été l’élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis. Personne n’a été capable de voir en lui un candidat crédible. Jusqu’au bout les enquêtes d’opinion ont annoncé la victoire de Hillary Clinton, Secrétaire d’État de Barack Obama (2009-2013), mais aussi ancienne Première dame. Même si celle-ci a remporté le suffrage populaire, le système électoral américain fait que c’est bel et bien le magnat de l’immobilier qui prêtera serment le 20 janvier 2017. Retour sur la montée en puissance du phénomène Trump.
Une campagne présidentielle marquée par une violence verbale inégalée.
A la fin de l’été 2015, Donald Trump était perçu comme un outsider – milliardaire certes, mais un candidat sans expérience politique – qui n’allait pas passer les primaires du Parti républicain. Pourtant, avec ses déclarations populistes et son style imprévisible, il s’est imposé face aux favoris. Il en a été de même durant les mois de campagne qui l’ont directement opposé à H. Clinton. Son inexpérience était sans cesse pointée du doigt par ses opposants. De plus, à cause de ses déclarations misogynes fortement critiquées, beaucoup d’analystes le pensaient incapable de gagner. D. Trump a pourtant déjoué les pronostics, du fait d’une véritable « droitisation de la société ». Ce retournement de situation a fait de lui la « personnalité de l’année », pour le magazine américain TIME.
Avec l’arrivée de D. Trump à la Maison Blanche, les États-Unis entrent définitivement dans une période d’incertitude.
Il est en effet difficile de prévoir quelles seront les conséquences exactes des premières décisions du Président Trump, ainsi que leur onde de choc. Difficile car le programme défendu pendant la campagne était loin d’être précis, et solide. De plus, beaucoup espèrent que certaines propositions faites par le candidat Trump avaient pour unique but de conquérir les électeurs indécis. Certaines semblent impossibles à mettre en œuvre, notamment sa volonté d’expulser plus de 10 millions de sans-papiers, ou encore de construire un mur sur la frontière américano-mexicaine.
Malgré tout, certains changements peuvent déjà être anticipés. Celui qui aura les conséquences les plus lourdes est la nomination d’un nouveau membre au sein de la Cour Suprême. Le siège étant vacant depuis février, c’est une priorité pour le Président Trump. Son choix fera sûrement basculer de façon durable la Cour Suprême du côté conservateur. Pour ce qui est de la politique étrangère, il est clair que les États-Unis vont renouer avec une certaine forme d’isolationnisme. Le Président Trump souhaite notamment appliquer cette idée au Moyen-Orient. L’ère Trump marquerait donc la fin du rôle de gendarme du monde des États-Unis.
A l’heure actuelle, il y a une seule réelle certitude : le mandat du 45ème Président des États-Unis sera sûrement marqué par un style en rupture avec celui de ses prédécesseurs. Président Trump affiche sa volonté de se défaire des conventions. On a déjà pu le constater avec sa conversation téléphonique avec la Présidente de Taiwan, Tsai Ing-wen, ou encore avec son refus de lire le briefing quotidien (le « President Daily Brief ») rédigé par les services secrets américains pour le Président, affirmant qu’il était « trop intelligent » pour ça.
Les États-Unis – et le monde entier – doivent donc s’accrocher pour l’année 2017, qui promet d’être particulière avec l’entrée en fonction de celui que le TIME a baptisé le « Président des Etats-Désunis d’Amérique » (« President of the Divided States of America »).