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Obama lance un plan pour l’emploi de 447 milliards de dollars : le plan de la dernière chance pour un marché sinistré ?

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 Barack Obama passe enfin à l’action après les déclarations de Ben Bernanke le 26 août dernier appelant la classe politique à contrer l’enlisement des États-Unis dans un chômage de masse (plus de 9% depuis trois ans). Le président présente au congrès un plan de 447 milliards de dollars : une moitié en baisse de charges sociales et l’autre en investissement. Face à lui, un parlement toujours aux mains des républicains, déterminés à torpiller la dernière année de son mandat.

Faisons un point rapide sur le plan lui même. En deux parties, il se compose donc de réductions de charges et d’investissements. Les réductions de charges sociales monopolisent le plus d’argent avec un budget de 240 milliards de dollars. Les cotisations sociales des salariés vont être divisées par deux en 2012 (passant ainsi de 6,2% à 3,1%) pour pousser les salariés à consommer plus avec le risque que ces derniers, échaudés par l’effondrement soudain du crédit depuis deux ans, n’épargnent. Les entreprises bénéficient aussi d’un coup de pouce avec la même diminution de charge, appliquée cette fois aux cotisations patronales et centrée sur les PME. Le budget de cette aide sera de 65 milliards de dollars. Une aide supplémentaire de 5 milliards exonérera toute création d’emploi ou augmentation se salaire de charge sociale. La maison blanche mise sur la création de 50,000 emplois par mois (donc 600,000 en 2012). Ces propositions s’accompagnent d’une aide aux demandeurs d ’emplois de longue durée et du maintient du versement d’allocations pour des salariés à temps partiel. Les investissements se focalisent sur des chantiers nécessaires et prévus depuis longtemps : la modernisation d’infrastructures de transport (pour 50 milliards de dollars) et d’écoles (35000 pour 30 milliards de dollars). La suppression de 280,000 postes d’enseignants est aussi repoussée pour 35 milliards de dollars. Mark Zandi, le chef économiste de Moody’s Analytics pense que ce plan pourrait donner deux points de croissance en plus au pays et faire baisser le chômage d’un point.

Reste encore à faire adopter cet « American Jobs Act » par le parlement à majorité républicaine de plus en plus poussée par le Tea Party.

Les réductions d’impôt et les investissements locaux de modernisation sont là pour pousser les républicains (majoritaires sur le terrain) à voter le texte. Mais ces derniers voient leur position se radicaliser de plus en plus au point de devenir incohérent voire légèrement mégalomanes. En 2009, les républicains voulaient que la politique économique américaine repose sur la monnaie et non sur la fiscalité (donc confier l’économie à la FED) et voulaient que l’action de relance se fassent en coupes d’impôt définitives et non en plans de relance. Désormais, ils s’opposent à ces coupes car elles concernent beaucoup plus de personnes que lorsqu’ils exonéraient les grandes fortunes. Les candidats républicains surenchérissent jusqu’au ridicule : Mitt Romney (pourtant « modéré ») promet de créer 11 millions d’emplois en quatre ans et de virer Bernanke car il a tenté de sauver la situation. Rick Perry, lui, suggére de traiter Bernanke « plutôt salement ». Éloquent…

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