Afghanistan : retrait des troupes néerlandaises
Après quatre ans de présence dans la province de l’Uruzgan qui se situe au sud du pays, le contingent néerlandais a mis fin à sa mission en Afghanistan dont le coût humain aura été de 24 décès, en passant le relai aux forces militaires américaines, slovaques, singapouriennes et australiennes. Ce retrait fait suite aux divergences entre travaillistes et chrétiens-démocrates concernant le maintien des troupes en Afghanistan et qui avait provoqué la chute du gouvernement de coalition néerlandais en février dernier.
Au total, ce sont 1950 hommes qui se retirent donc de cette région afghane, où les Pays-Bas ont mis en place la méthode « 3D », qui signifie « Développement, Diplomatie et Défense », et dont les résultats ont été salués par nombre d’experts. Ainsi, les Pays-Bas ont pris en charge l’amélioration des infrastructures de transport et entrainé de nombreux soldats afghans. Ils ont également su développer l’éducation par la construction de nombreuses écoles, et ont contribué à la vaccination de la quasi-totalité des enfants afghans.
Ce retrait est sans doute le premier d’une longue série. Si les forces hollandaises seront remplacées par des troupes d’autres pays, d’autres Etats devraient demander le retour de leurs soldats à l’avenir. C’est le cas du Canada, dès 2011, mais aussi de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, qui devraient eux-aussi commencer à rappeler leurs troupes l’année prochaine. Pour l’heure, ce sont encore 150 000 soldats de plus de quarante nationalités différentes qui sont encore présents en Afghanistan.
A un moment où les violences ont fortement repris en Afghanistan, ce retrait hollandais est politiquement significatif, d’autant que nombre de pays suivront à l’avenir. Il montre avant tout qu’en Occident, l’opinion publique est de plus en plus lassée par cette opération sous mandat de l’OTAN depuis 2001, ce que les dernières violences ont d’ailleurs pu renforcer. Pourtant, les objectifs affichés par l’OTAN sont clairs : laisser la place aux forces de sécurité afghanes d’ici 2014. Or, la mission hollandaise est loin d’être achevée. La sécurité dans leur zone n’est pas assurée et les talibans y restent particulièrement actifs. Qu’en sera-t-il lors des prochains retraits ? L’OTAN abandonnera-t-elle un pays incapable d’assurer sa sécurité ? La question reste entière.