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Détérioration des relations diplomatiques entre le Pakistan et la Grande-Bretagne

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Les origines de cette crise diplomatique remontent à la semaine dernière : David Cameron, alors en déplacement en Inde (pays frontalier du Pakistan et avec qui les relations sont historiquement houleuses), accusait le 29 juillet dernier Islamabad d’exporter la terreur en soutenant notamment les terroristes installés dans l’Ouest du pays, en particulier au Waziristan. Ce lundi, suite aux propos de David Cameron, Islamabad a donc réagi en convoquant l’ambassadeur britannique, mais le premier ministre britannique a affirmé qu’il maintenait ce qu’il avait dit lors de son discours à New Delhi.

Cette convocation a été l’occasion pour le ministre des affaires étrangères pakistanais de remettre certaines choses à leur place. Il a rappelé à son homologue britannique que le terrorisme restait un fléau mondial, et qu’il fallait donc le résoudre à cette même échelle. Il a également indiqué que son pays était lui-même victime du terrorisme, comme en témoignent les récents événements, et que les efforts pakistanais pour lutter contre ce problème ne pouvaient être omis. A Londres, alors que l’ambassadeur pakistanais qualifiait David Cameron d’homme « immature », on s’est empressé de se féliciter des liens étroits qui existent sur un plan stratégique entre le Pakistan et la Grande-Bretagne, avant de reconnaître le combat mené par Islamabad contre l’extrémisme.

Les protestations au Pakistan ont été très fortes et se sont manifestées jusque dans les rues. La population appelle son président, Asif Ali Zardari, à ne pas se déplacer en Grande-Bretagne cette semaine, ce qui était pourtant préalablement prévu. Mais celle-ci a finalement été maintenue : les discussions entre les chefs d’Etat des deux pays risquent d’être donc orageuses.

Cette polémique fait suite à la publication de documents accablants par Wikileaks qui accusent le Pakistan de traiter avec les talibans. Le dévoilement de ces informations semble donc être à l’origine d’une crise de confiance dans le camp des nations qui affirment lutter contre le terrorisme. Mais la Grande-Bretagne peut-elle faire confiance au Pakistan si les informations publiées sont avérées ? A coup sûr, David Cameron, qui souhaite renforcer la collaboration avec le Pakistan, formulera certaines exigences auprès du président pakistanais. Le Pakistan acceptera-t-il d’être constamment suspecté d’aider les talibans et fera-t-il un geste fort pour montrer sa bonne volonté face au terrorisme ? Tel est l’enjeu de la tournée d’Asif Ali Zardari en Europe.

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