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Les ambitions indiennes en Afrique s’affirment

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Alors que nous n’avons de cesse d’évoquer la grandissante présence chinoise sur le continent africain, l’autre grande puissance asiatique pose également ses pions. Pour des résultats cependant peu probants à ce jour.

Comme le suggère cette image, l'Inde ciblerait-elle seulement les pays d'Afrique de l'est pour sa présence sur le continent ?
Comme le suggère cette image, l’Inde ciblerait-elle seulement les pays d’Afrique de l’est pour sa présence sur le continent ?

Les richesses africaines, principalement en matières premières, aiguisent tout particulièrement l’appétit des grands pays émergents. A grands coups de forums intercontinentaux, chacun rivalise afin de créer les partenariats bilatéraux les plus opportunistes possibles. L’Inde ne déroge pas à la règle, comme le montre l’attractivité du troisième forum Inde-Afrique qui vient de se tenir à New Delhi. Plus d’une quarantaine de dirigeants africains y ont participé, cherchant toujours plus à diversifier leurs partenaires, entre ex-puissances colonisatrices (Royaume-Uni, France) et grands pays émergents (Chine, mais aussi Corée du Sud ou Brésil).

Le partenariat indafricain ressemble pour beaucoup à celui proposé par ses rivaux asiatiques : des projets de développements, des prêts (des promesses de 7 milliards de dollars d’ores et déjà), ainsi que des partenariats dans le domaine de l’éducation et de la santé. Exactement ce que recherchent les pays africains, qui plus est sans réelle considération de démocratie comme l’Occident aime tant à le faire.

Une concurrence féroce pour une Inde encore un peu tendre

Du côté indien, le premier moteur est l’accès à l’énergie. Quasi-dépourvu de pétrole, l’Inde aime à se rapprocher de producteurs africains émergents (Sud-Soudan, Mozambique, Libye, etc.), sans oublier les mastodontes nigérian et angolais. Mais la particularité indienne concerne la géographie de sa présence en Afrique. Là où la Chine s’implante un peu partout (depuis l’Afrique de l’Ouest jusqu’au Sud-Est en passant par l’Afrique Centrale), l’Inde se rapproche principalement des pays bordés par l’Océan Indien. C’est donc une véritable diplomatie océanique que souhaite développer l’Inde, sur des thèmes tout autant énergétiques que militaires (piraterie) ou commerciaux. L’Inde entend en effet être un concurrent majeur de la Chine sur « son » océan. Les dispositifs de surveillance déjà implantés au Mozambique ou aux Seychelles participent de cet état de fait : le collier de perles chinois dans l’Océan Indien est amené à être contesté par le grand voisin indien.

Néanmoins, l’Inde pâtit d’un retard conséquent en Afrique. Les entreprises indiennes gagnent moins de marchés que les chinoises, moins chères pour des pays aux budgets encore ténus, notamment dans le secteur pétrolier. L’Inde doit donc offrir plus de garanties à un continent africain qui commence à avoir le luxe de choisir ses partenaires économiques majeurs. Les dirigeants africains commencent à regarder bien plus la réussite des projets déjà en cours que les promesses faites par les grands émergents. Ceci est un changement notable dans l’attractivité renouvelée de l’Afrique. A l’Inde de démontrer qu’elle peut être un partenaire plus solide que ses rivaux pour l’Afrique.

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