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Chine : la superpuissance numérique

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Le mois dernier la Chine a inauguré le supercalculateur Sunway TaihuLight, enfonçant encore le clou dans sa domination mondiale des super-ordinateurs. A l’heure où les simulations numériques sont de plus en plus utilisées dans les domaines de pointe comme l’ingénierie, la géologie, la météo ou encore le militaire, la Chine s’inscrit définitivement avec ce supercalculateur parmi les superpuissances actuelles. Quelles sont les caractéristiques de cette machine, l’état de l’avancée de la Chine dans ce domaine et quel est l’état de la concurrence mondiale pour ces merveilles modernes ?

Avec le nouveau Sunway TaihuLight, la Chine prend la tête du classement des plus puissants supercalculateurs et renforce sa domination dans le nouveau domaine du cyberespace.
Avec le nouveau Sunway TaihuLight, la Chine prend la tête du classement des plus puissants supercalculateurs et renforce sa domination dans le nouveau domaine du cyberespace.

Le Sunway TaihuLight est un monstre de puissance : avec ses 124.5 petaflops de puissance de calcul, il est cinq fois plus puissant que le supercalculateur le plus rapide des Etats-Unis (le troisième le plus rapide au monde). La Chine domine à ce point le secteur que le deuxième supercalculateur le plus puissant du monde, Tianhe-2, est aussi chinois. Si les caractéristiques de cette machine exceptionnelle sont une source de fierté pour Pékin, sa conception l’est aussi. En effet, Sunway TaihuLight est intégralement fabriqué en Chine alors que Tianhe-2, par exemple, voit ses processeurs être fabriqués par l’américain Intel. Autre première dans le domaine des supercalculateurs : la Chine passe devant les Etats-Unis au classement des 500 plus puissants supercalculateurs. Le pays en compte 167 contre 165 pour les USA. Ironiquement, Pékin avait d’abord pensé à augmenter la capacité de calcul de Tianhe-2 pour le rendre plus rapide mais c’est le refus des américains de lui fournir de nouveaux processeurs, par crainte que la Chine ne s’en serve à des fins militaires, qui a fait que la Chine a produit ce nouveau supercalculateur en toute indépendance.

Alors qu’elle était complétement absente du classement de 500 plus puissants supercalculateurs au début des années 2000, la Chine a ravis toutes les meilleures places en un laps de temps record. Les Etats-Unis ont observé cette montée en puissance : en 2010 déjà, Steven Koonin, sous-secrétaire au département américain de l’énergie, avait annoncé que la Chine « utiliserait des composants entièrement locaux dans les 12 à 18 prochains mois ». Les Etats-Unis ont annoncé, pour leur part, le développement d’un nouveau supercalculateur : Summit sera cinq fois plus puissant que Titan (le plus puissant supercalculateur américain actuel) et démarrera en 2018 en déployant une puissance supérieure à 200 petaflops.

Dans la course aux supercalculateurs il faut aussi voir une course à la cyber puissance et dans ce domaine, la trajectoire de la puissance numérique de la Chine est parallèle à celle de la puissance de son armée. Le fait de pouvoir produire indépendamment son plus puissant supercalculateur est une étape décisive.

Dans le monde un certain nombre de puissances naviguent entre les deux grands que sont les Etats-Unis et la Chine. Le top 10 des plus puissants supercalculateurs fait ainsi figurer le Japon (5e), la Suisse (8e), l’Allemagne (9e), l’Arabie-Saoudite (10e) et la France (11e) qui a gagné 21 place ces six derniers mois. Il est important de noter que le superordinateur le plus puissant de France est celui d’une entreprise privée, Total alors que les autres sont propriétés de laboratoires ou d’universités.  Enfin la Russie, cyber puissance, reste bien moins bien classée que la France.

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