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L’exploitation des ressources des ZEE – le cas de la Polynésie française

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Onze millions de kilomètresExploitation et protection des ressources de nos ZEE carrés de ZEE et autant de ressources aujourd’hui peu exploitées. La France-archipel qui se dessine en bleu sur nos planisphères laisse entrevoir des promesses que nous sommes encore bien en peine de concrétiser. La situation dans le Pacifique Sud, autour de la ZEE de Polynésie française, témoigne du double défi de la protection et de l’exploitation de ces ressources.

Thoniers industriels contre pirogues traditionnelles en Polynésie française 

Février 2018, une vague de protestation inhabituelle monte des Iles Marquises. Cause de cette grogne, la volonté du gouvernement de Papeete d’ouvrir aux flottilles industrielles l’exploitation des eaux poissonneuses baignant le rivage de ces îles. Jusque-là uniquement exploitées de façon semi-artisanale par les pêcheurs locaux, ceux-ci se verront désormais concurrencés par des flottilles industrielles, déployées depuis Tahiti, armées par des équipages majoritairement étrangers et financés par une société américaine. Très concrètement, 72 thoniers et 5 navires-usines seront déployés à l’horizon 2020 au large des côtes de l’archipel marquisien. Ils se joindront aux flottilles de pêches asiatiques qui, de façon illégale, exercent une forte pression aux abords de la ZEE française du Pacifique Sud, posant ainsi de façon prégnante la question de la protection de nos ressources halieutiques.

Le double défi de la protection des ressources halieutiques et de l’exploitation des richesses

Latitudes budgétaires le permettant, l’état de l’art repose sur la stricte suffisance. Trois patrouilleurs, deux frégates de surveillance et deux avions de patrouille maritime croisent dans les eaux du Pacifique Sud. Le bilan est mince à l’aune des 5 millions de kilomètres carrées de ZEE à surveiller. Il permet néanmoins d’affirmer auprès des populations locales le soutien de la métropole et maintient une saine pression sur les flottilles de pêches sans licence, tentées par les richesses de notre zone exclusive. La participation, accrue ces dernières années, à des organisations régionales de gestion des ressources halieutiques et l’utilisation future de nouvelles technologies (ressources satellites, emploi de drones de surveillance) permettront de dessiner le visage d’une politique de surveillance maritime crédible.

Le défi réside tout autant dans nos capacités à exploiter de façon rentable mais raisonnée les richesses présentes dans nos eaux ; ce défi est bien souvent technologique, les techniques d’extraction de minerai (nodules polymétalliques par exemple) nécessitant une maîtrise technique encore en cours d’expérimentation.

Afin que « les larmes de nos souverains n’aient plus le gout salé de la mer qu’ils ont oubliée » (Richelieu),  il convient de conjuguer ces deux impératifs de protection et d’exploitation de nos ressources, en dégageant ainsi les lignes fortes d’une « économie de la mer » à la hauteur de nos 11 millions de kilomètres carrées de ZEE.

 

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