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Huitième sommet Asie-Europe : le partenariat intercontinental renforcé ?

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L’Europe reste encore sous le coup de la tension du Conseil Européen d’il y a deux semaines. La Chine, elle, connait une crise diplomatique avec le Japon. Mais tout le monde s’est mis autour de la table, depuis hier, à Bruxelles, pour tenter de renforcer les liens économiques unissant 58% de la population mondiale. Au menu : volonté de réforme des quotas du FMI (afin de mieux prendre en compte les pays asiatiques), développement durable, gouvernance économique.

Mais les enjeux sont clairement différents. Depuis deux ans, la croissance économique est véritablement asiatique, tandis que l’Europe peine à sortir du marasme. Il s’agit donc d’engager de plus fortes relations multilatérales afin de parvenir à resserrer les liens économiques de l’Eurasie, à un moment où les Etats-Unis demeurent le premier partenaire et de l’Europe, et de l’Asie. L’ASEM (Asia-Europe Meeting) a décidé également de s’élargir, en accueillant la Russie et l’Australie comme membres. Une bonne occasion donc de faire un contrepoids aux Etats-Unis et à l’Amérique en général. De là à adapter l’idée du Transatlantic Market (voulu par Bush père, liant l’UE et l’ALENA naissante) au cas européo-asiatique…

Reste que l’Europe espère, à travers ce partenariat, se rapprocher du moteur de l’économie mondiale. L’Europe, depuis la création de l’ASEM en 1996, a aidé les petits pays asiatiques en difficulté, notamment après la crise de 1997. Elle souhaite que l’Asie lui rende la monnaie de sa pièce. Le risque est néanmoins que les relations bilatérales priment. Le rapprochement gréco-chinois en est un exemple, la Chine ayant bien compris que les difficultés économiques grecques ne pourraient être résolues uniquement par l’aide de l’UE.

Néanmoins, ces pourparlers ont surtout opposé l’Europe et la Chine. L’Europe continue à être le porte-voix des Etats-Unis au sujet de la sous-évaluation du yuan. Les promesses faites par Pékin en juin « n’étaient pas celles que nous avions espérées » a dit M. Trichet, président de la BCE. Les Européens ont beau dire qu’un redressement de leur continent passe par un changement de cap de la monnaie chinoise, cela n’y fera rien. L’euro a beau être la deuxième monnaie mondiale, l’Europe n’est pas en position de force sur ce sujet là. Un de plus, après le réchauffement climatique.

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