La guerre de Corée aura-t-elle lieu ?
Ce mardi, des dizaines d’obus nord-coréens ont visé une île sud-coréenne pendant plus d’une heure. Le bilan n’est pas anodin : deux soldats sud-coréens ont décédé, 18 autres sont blessés. La Corée du Sud, qui s’était montrée très préoccupée ces derniers jours quant à l’existence d’un site nucléaire en Corée du Nord, est désormais en état d’alerte maximale. D’ailleurs, Séoul, accusé par Pyongyang d’avoir « tiré en premier », n’a pas hésité à riposter en signe de représailles. L’île visée, nommée île de Yeonpyeong, est située au Sud de la frontière telle qu’elle est décrétée par l’ONU, et appartient donc à la Corée du Sud. Mais selon la Corée du Nord, cette île se situe au Nord d’une ligne de partage différente revendiquée par Pyongyang. Un communiqué nord-coréen précise d’ailleurs qu’il « n’existera que la frontière maritime établie par nous ».
L’Union Européenne et les Etats-Unis, mais aussi la Russie, ont condamné fermement le bombardement nord-coréen, tandis que la Chine a fait part de sa préoccupation. Le Japon est également sur le qui-vive, puisque le chef du gouvernement, Naoto Kan, a expressément demandé à ses ministres de se tenir prêts à « toute éventualité ». Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait se réunir d’urgence dans les prochaines heures. Ces tirs d’obus interviennent alors qu’Américains et Sud-Coréens réalisent des manœuvres navales. Par conséquent, cette crise est tout sauf anodine, d’autant qu’elle intervient alors que la question de la succession de Kim Jong-Il est officiellement lancée.
Depuis longtemps, la Corée du Nord apparaît comme un élément déstabilisateur dans la région. Les Etats-Unis ont depuis (trop ?) longtemps fait semblant de traiter le problème, se concentrant d’abord et surtout sur l’Irak et l’Afghanistan, ce qui probablement eu le don de vexé Kim Jong-Il. La Chine, elle-aussi, ne joue pas complètement son rôle dans cette affaire. L’escalade des menaces et actes belliqueux de la Corée du Nord envers la Corée du Sud fait entrer le conflit dans une nouvelle phase. Jusqu’où la tension montera-t-elle ? Et qu’attend véritablement la Corée du Nord dans cette affaire, si ce n’est de nouvelles sanctions internationales voire l’entrée en guerre d’ennemis trop forts pour elle ? Pour l’heure, il n’est sans doute pas question de cela, mais les négociations à six vont devoir s’accélérer pour éviter tout débordement dramatique.