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Zoom sur le futur Président chinois Xi Jinping

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Après la visite de Hu Jintao aux Etats-Unis et devant les nombreuses interrogations (les craintes ?) que suscite la Chine tant d’un point de vue économique que politique et diplomatique, il serait intéressant de se pencher sur le successeur présumé du président actuel Hu Jintao, dont le mandat officiel prend fin en 2012.

C’est donc très vraisemblablement Xi Jinping, actuel Vice-président de la puissante Commission militaire centrale qui reprendra le flambeau. Il devrait être nommé à la tête du parti en octobre 2012 lors du 18ème congrès du PCC pour deux mandats de cinq ans, et devrait prendre ses fonctions au printemps suivant. Combinant acuité politique, nombreuses relations familiales et dextérité idéologique, rien ne semble indiquer que son accession au pouvoir marque un réel changement dans les orientations politiques ou économiques du pays. Il est pourtant plus proche de l’ancien président Jiang Zemin que de l’actuel Hu Jintao, dont il n’était d’ailleurs vraisemblablement pas le premier choix. Considéré comme le chef de file de ce qu’on appelle les « Fils de Princes » (ou « princes Rouges » ), c’est-à-dire les enfants de vétérans influents du régime, aujourd’hui engagés dans une lutte d’influence avec l’autre grand groupe du régime, dont on ne souligne d’ailleurs jamais assez le caractère pluriel et diffus, La Ligue Communiste de la Jeunesse emmenée par Hu Jintao, Xi Jinping tire en effet une partie de sa légitimité de son héritage paternel. C’est son père Xi Zhongxun (décédé en 2002), un des dirigeants les plus libéraux du parti, qui a donné l’impulsion des ZES (Zones Economiques Spéciales), clés de voûte du take-off rostowien chinois depuis les années 1980 en demandant à Deng Xiaoping de lâcher la bride sur Shenzhen ; il avait également condamné la répression militaire sur les manifestants de la place Tienanmen.

Le parcours politique de Xi Jinping est relativement classique : ingénieur chimiste de la prestigieuse université de Tsinghua à Pékin et docteur de « Théorie marxiste », il aurait été touché par les soubresauts de la Révolution Culturelle. Chargé de deux dossiers sensibles, Hong-Kong et la supervision des phases finales des JO de Pékin, il a la réputation d’un homme de confiance ayant lutté contre la corruption, affichant une réelle volonté de réduire les inégalités et de promouvoir les processus électoraux démocratiques locaux. Sa vision du monde occidental reste en revanche très difficile à cerner. Si l’ancien secrétaire américain au Trésor Henry Paulson le tient en très haute estime, Xi Jinping n’a pas hésité à s’en prendre aux contempteurs de la Chine lors d’un voyage au Mexique en 2009.

Il est donc désormais certain que Xi Jinping fera partie de ce qu’on peut déjà appeler la 5ème génération de dirigeants chinois. Ceux-ci auront non-seulement à gérer la montée en puissance économique et diplomatique, mais aussi à faire face aux demandes de liberté et de démocratie toujours plus fortes au sein de la population, ainsi qu’aux désaccords internes du parti sur la question.

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