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Berlusconi : le chant du cygne.

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Alors qu’il avait, à la stupeur générale, fragilisé le gouvernement de coalition d’Enrico Letta en demandant à 5 ministres du Parti de la Liberté de démissionner, Silvio Berlusconi s’est retrouvé pris à son propre piège lorsque, suite à cela, Mr Letta a provoqué un vote de confiance du Parlement, confiance qui lui a été accordée à la faveur d’un coup de théâtre exceptionnel. En effet, alors même que tous les observateurs s’accordaient à dire que Silvio Berlusconi avait, une nouvelle fois, réussi un coup de maître afin de ne pas disparaître de sitôt de l’échiquier politique transalpin après sa condamnation pour fraude fiscale, celui-ci vient de subir un revers politique qui devrait mettre fin, une fois pour toute, à sa carrière politique.

C’est un véritable tremblement de terre qui vient de frapper Rome et ses sept collines et qui devrait avoir des répercussions pour l’Italie de demain. Alors qu’on croyait Silvio Berlusconi tout puissant, se relevant toujours plus fort après chaque chute depuis plus de 20 ans, celui-ci vient de recevoir un coup, issu d’un de ses propres lieutenants au sein du Parti de la Liberté, qui pourrait bien achever de le mettre à la retraite.

Petit rappel des faits : samedi 28 septembre, Silvio Berlusconi avait contraint 5 ministres de son parti à démissionner, précipitant une crise politique grave en Italie puisque le gouvernement d’Enrico Letta ne bénéficie pas de la majorité au Sénat et donc a besoin du soutien du parti du Cavaliere. Officiellement, Berlusconi avait demandé à ses ministres de démissionner pour une question de fiscalité trop imposante sur le travail. Officieusement, c’était surtout pour pouvoir se redonner une chance d’être inatteignable pour la justice de son pays qui l’avait déjà épinglé pour fraude fiscale début Août.

Dimanche 29 septembre, le premier ministre, en accord avec le Président Giorgio Napolitano avait décidé de faire subir à son gouvernement l’épreuve d’un vote de confiance du Parlement. Et pendant trois jours, la droite italienne a fini par se déchirer entre les modérés ne souhaitant pas enfoncer l’Italie plus loin dans la crise et les partisans jusqu’au-boutistes de Berlusconi.

Et c’est alors que le miracle s’accomplit ! Au lieu de suivre leur chef dans son entêtement délétère, 25 sénateurs du PDL ont fait sécession, procurant ainsi une majorité au gouvernement Letta au Sénat. Mieux encore, ce revirement a forcé Silvio Berlusconi à voter lui aussi en faveur du gouvernement en place afin de ne pas davantage perdre la face.

La fin de Berlusconi, l’avènement d’une nouvelle Italie

Ce résultat a tout pour ravir un œil extérieur comme celui des partenaires européens de l’Italie. En effet, le gouvernement Letta, fragile jusqu’ici car sous le joug des sautes d’humeur de Silvio Berlusconi, devrait enfin obtenir les coudées franches pour pouvoir mener à bien les réformes dont l’Italie a grandement besoin afin de regagner en crédibilité sur la scène internationale après des années de tergiversations et de scandales à répétition.

De plus, Berlusconi ayant atteint l’âge canonique de 77 ans, cette défaite historique ne devrait pas lui permettre de refaire sa main de sitôt. Il devrait donc rapidement laisser la place à une nouvelle génération de politiques italiens dont ses lieutenants dissidents, Angelino Alfano en tête, qui semblent plus concernés par l’avenir de leur pays que par leur survie politique. Ne manquant pas de courage, comme l’atteste leur geste vis-à-vis de leur ancien chef, ils semblent parfaitement indiqués pour faire renaître le centre droit italien de la boue dans laquelle Berlusconi l’a traîné depuis trop d’années. Aujourd’hui, il semble donc plus qu’opportun de nous approprier le nom de l’ancien parti de Berlusconi pour dire « Forza Italia » !

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