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François Hollande : deux ans de politique étrangère

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Il y a un an tout juste, nous valorisions les succès internationaux du nouveau Président Français, notamment sur le front malien. Un an plus tard, à quelques exceptions près, le bilan n’est pas aussi positif, en raison d’erreurs géopolitiques et stratégiques notables.

La première année du mandat hollandais avait été marquée par la franche réussite de l’intervention au Mali, le pays ayant été rapidement libéré de ses menaces venues du Nord. Quelques mois plus tard, fin 2013, F. Hollande engageait à nouveau l’armée française un peu plus au Sud, en Centrafrique, sous mandat des Nations Unies, bienheureuses de ne pas devoir initialement engager de Casques Bleus. Pour un résultat, pour l’instant, peu enviable. Certes, le Président Djotodia, issu de la rébellion Séléka, a été renversé, comme voulu par la France. Néanmoins, la situation depuis est comparable à celle connue en Somalie et en Afghanistan : troubles religieux majeurs, instabilité politique chronique. En n’ayant pas su s’appuyer suffisamment sur les voisins influents (RDC, Angola notamment), et en raison d’une méconnaissance totale de la grande ville africaine moderne, la France ne semble pas capable de stopper le chaos dans lequel le pays est tombé.

Comme l’an passé, la France s’est cassée les dents sur le conflit syrien. Fidèle à ses principes, F. Hollande a plaidé pour l’offensive après avoir été convaincu que Bachar al-Assad avait franchi la ligne rouge. Mais, lâché par l’axe américano-britannique, la France n’avait guère les moyens d’aller seule au front, même aidée par les pétrodollars saoudiens et qataris. Et, cerise sur le gâteau, le règlement provisoire de l’affaire s’est déroulé sans elle, à Genève, entre Américains et Russes. Encore une fois, la France a démontré que son poids diplomatique était plus important lorsqu’elle refusait tout investissement militaire plutôt que l’inverse. Le cas syrien en est un parfait exemple.

Actif internationalement, mais beaucoup moins sur le front européen

Plus récemment, il semble que la même stratégie se soit reproduite dans le cas ukrainien. La France a évidemment bien fait de dénoncer l’ingérence russe en Crimée puis dans l’est de l’Ukraine. Néanmoins, elle continue de pratiquer une politique deux poids deux mesures quand il s’agit de soutenir le clan pro-européen dont certains méfaits demeurent critiquables, tout comme son absence de projet réel pour l’avenir de l’Ukraine.

Enfin, il faut noter les initiatives de rapprochement entreprises avec de nombreuses puissances émergentes. Ainsi, être capable de parler à la fois avec le président chinois, mexicain, ou angolais participe d’une stratégie de diversification qui permet à la France de demeurer une voix reconnue de par le monde. Tout comme celle d’être écoutée aussi bien par les émirats du Golfe que par Israël, notamment sur le sujet iranien.

A trop vouloir jouer les durs en raison d’une mollesse certaine côté américain, la France fait une erreur géopolitique majeure. Une majorité de pays approuvent désormais la position russo-chinoise plaidant pour une absence d’interférence dans les affaires des pays étrangers éloignés. C’est à notre président de s’atteler donc à son horizon proche, l’Europe, encore loin d’être sortie d’affaire économiquement et politiquement. Et également d’être aussi offensif sur le front intérieur qu’il a pu l’être en matière de politique étrangère.

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