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Ukraine: réel plan de paix ou illusion?

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Une réunion tendue s'est déroulée à Minsk en Biélorussie, pour parvenir à un plan de paix.
Une réunion tendue s’est déroulée à Minsk en Biélorussie, pour parvenir à un plan de paix.

Après une escalade de la violence depuis novembre 2013, et l’internationalisation d’une guerre aux frontières initialement internes, les espoirs renaissent suite à la conclusion d’un cessez-le-feu ainsi que d’un plan de paix ce jeudi 12 février entre les belligérants. Les quatre chefs d’Etat russe, ukrainien, allemand et français réunis à Minsk, la capitale biélorusse, sont ainsi parvenus à un accord, aux termes de négociations qui ont duré plus de 17 heures. Cependant, cette nouvelle avancée laisse la communauté internationale perplexe quant à une fin définitive du conflit.

Des engagements multiples

L’accord conclu reprend pour l’essentiel les dispositions d’un accord précédent, déjà conclu à Minsk en septembre dernier, mais pas vraiment respecté. Il s’agira d’établir un cessez-le-feu qui prendra effet le 15 février à minuit, pour ensuite organiser le retrait des armes lourdes, établir une zone tampon démilitarisée, et espérer négocier l’organisation d’élections régionales dans le Donbass. L’accord prévoit également la libération d’otages et a soulevé la question de la présence de troupes étrangères (et surtout de troupes russes), sur le sol ukrainien, ce que Moscou nie aujourd’hui encore.

Si la souveraineté de l’Ukraine a été réaffirmée par les deux parties, les réels objectifs de la Russie d’une autonomisation des régions de l’Est du pays ont été perceptibles. Vladimir Poutine a ainsi estimé que l’Ukraine devrait réviser sa Constitution, pour permettre aux habitants de l’Est d’acquérir de plus grandes libertés de décision politique et commerciale.

Une crise profonde au règlement complexe

Malgré la mise en place d’un accord, et l’intervention remarquée de la France et de l’Allemagne qui donnent l’apparence d’un certain apaisement des tensions, les motifs historiques et ethniques qui sous-tendent le conflit en cours exigent des belligérants et du peuple ukrainien une réelle volonté de pacification, et la recherche d’un sentiment d’appartenance national commun. Le Président français François Hollande a ainsi avoué que cet accord « ne garanti[ssai]t pas un succès durable » et la chancelière allemande, Angela Merkel d’ajouter qu’il représente un « espoir » mais qu’elle ne se fait « aucune illusion ».

Le bilan du conflit s’alourdit ainsi de jour en jour, avec plus de 5 300 morts.  Au 12 décembre dernier, 542 080 personnes chassées par les combats avaient cherché refuge ailleurs dans le pays, et 567 956 autres s’étaient réfugiées à l’étranger, selon l’OCHA. Le plan de paix serait donc en réalité l’occasion d’un véritable répit pour les rebelles et séparatistes et de donner une preuve que la diplomatie n’a pas totalement échoué pour régler le deuxième conflit le plus sanglant en Europe depuis 1945, après celui de l’ex-Yougoslavie.

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