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L’année en images (2) : L’Union européenne, naufrage ou succès ?

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L’année 2010 aura été celle de tous les dangers pour l’Union européenne : cet ensemble politique et économique étrange a été balloté dans tous les sens depuis janvier. Malgré une crise économique sans égale, l’Union a dû continuer à appliquer ses engagements parfois contre le reste du monde.

C’est évidemment la situation économique de la Grèce qui a ouvert le bal des grands chantiers européens de cette année. Secouée comme un prunier par les marchés, il a fallu une aide cordonnée de l’Union et du FMI pour la sortir de là. Puis ce fut le tour de l’Irlande. Enfin, une mauvaise nouvelle n’arrivant pas seule, l’Union a eu des difficultés à boucler son budget 2011. Mais les deux crises ont amené plus de progrès dans la politique économique de l’Union en un an qu’au cours de ces dix dernières années. En effet, l’Allemagne a été difficile à convaincre mais a accepté de payer pour la Grèce et l’Irlande. De plus, un Fonds Européen de Stabilisation Financière (FESF) doté de 450 milliards d’euros a été créé en mai puis pérennisé pour pallier à l’avenir à ces problèmes. Enfin, la BCE a accepté de briser sa légendaire rigueur budgétaire pour émettre ses propres obligations (à 3%) à la place des pays endettés jusqu’au cou.

Si l’Union se caractérise autant, c’est aussi par l’adoption de traités ambitieux comme ceux au sujet de l’écologie. Celui des trois 20 est emblématique : d’ici 2020, les pays membres s’engagent à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre de 20% et à augmenter leur efficacité énergétique de 20% par rapport à 1990, et à amener leur production d’énergie renouvelable à une proportion de 20%. Les nouveaux arrivants ne sont pas en reste puisque la Roumanie va mettre sur pied le plus grand parc éolien d’Europe. Et ce, malgré le naufrage de Copenhague en 2009, naufrage imputable à la totale incapacité des Européens à parler d’une seule voix face aux États-Unis et à la Chine.

A ce sujet, l’instauration d’un Service Européen d’Action Extérieure (SEAE) par le traité de Lisbonne en 2007 et son développement à partir de son adoption le 25 mars 2010 marque un grand pas en avant. Ce service est contrôlé par Mme Ashton, rassurant la Grande-Bretagne sur le fait que l’Union n’empiètera pas sur sa souveraineté. Le numéro deux de ce dispositif, Pierre Vimont, diplomate français ancien ambassadeur de France aux États-Unis, est expérimenté (trente ans de carrière) et rompu au compromis. Il a pris ses fonctions le 1er décembre dernier et peut permettre au nouveau service de s’appuyer indirectement sur la diplomatie française (le deuxième réseau diplomatique mondial).

Une intégration économique en cours (avec la révision du pacte de stabilité, la réforme de la BCE et la création du FESF), des objectifs ambitieux et clairs (écologiques, mais aussi militaires) et un service extérieur qui se construit pour permettre à l’Union de parler d’une seule voix. Malgré la période difficile que traverse l’Union, son projet tient la route et se renforce même d’autant plus vite qu’il est soumis à une intense pression, seul moyen de pousser les gouvernements à agir et à penser en Européens.

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