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Le Royaume Uni dit non à l’Europe

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Le pacte adopté cette nuit sur le renforcement de la discipline budgétaire semble entériner le fonctionnement d’une Union Européenne à la carte, dépassée par les Etats-nations qui la composent. En effet, seuls les dix-sept membres de la zone Euro sont contraints de s’y soumettre ; pour les autres, l’adhésion se fait sur la base du volontariat. Tous les membres ont accepté, sauf le Royaume-Uni.

Angela Merckel et Nicolas Sarkozy auraient préféré arriver à un accord à l’unanimité, mais le Royaume-Uni, au travers de son Premier Ministre David Cameron, ne l’entendait pas ainsi. La Hongrie, qui n’avait pas non plus souhaité s’associer à cette décision au départ, a finalement pris le parti de s’aligner sur le couple franco-allemand. C’est donc avant tout le refus britannique qui a agacé hier soir. Si Nicolas Sarkozy parlait toujours de ses « amis anglais », un fond d’amertume transparaissait dans ses propos.

En effet, David Cameron aurait tenté de négocier la participation de son pays : il réclamait ainsi l’exonération du Royaume-Uni sur certains points de règlement.

Figures de proue de la lutte contre la dérégulation financière, Paris et Berlin ne pouvaient évidemment pas l’accepter. L’Allemagne tenait avant tout à la signature d’un traité à valeur contraignante pour fixer les règles de bonne pratique financière, mais c’est la solution d’une Europe à deux vitesses qui a finalement été retenue.

Après d’interminables négociations, tous les pays sauf le Royaume-Uni étaient prêts à accepter la proposition. Cet accord prendra donc la forme d’un pacte –l’unanimité étant requise pour les traités. Parmi les principales dispositions adoptées, la mise en œuvre de la fameuse règle d’or de discipline budgétaire, et des sanctions sévères pour les pays dont le déficit dépasserait 3% du PIB. Par contre, aucun point de convergence n’a été trouvé sur la création d’euro-obligations (ou eurobonds) permettant aux pays européens de mutualiser leurs dettes à terme.

La rupture semble donc bel et bien consommée entre les partisans d’une Europe fédérale et politique, qui luttent pour l’imposition d’une régulation financière supranationale, et ceux qui veulent en rester à une Europe commerciale, subordonnée au pouvoir des Etats-nations. Le Royaume-Uni est pour l’instant isolé : le restera-t-il longtemps si la zone Euro ne parvient pas à se sortir de la crise de la dette ?

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