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Le gouvernement afghan conteste les résultats des élections législatives

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L’annonce des résultats des élections législatives ayant eu lieu le 18 septembre dernier en Afghanistan est tombée mercredi, et elle risque d’accentuer la confrontation entre les responsables de la Commission électorale et le président Hamid Karzaï. Ce dernier conteste en effet le scrutin pourtant placé sous la surveillance de responsables internationaux. Il faut d’abord comprendre qu’il n’y a pas, en Afghanistan, de partis politiques clairement définis et organisés et que les 2500 candidats aux élections législatives étaient pour la plupart indépendants. Les 249 sièges que compte le Parlement sont donc occupés par des seigneurs de guerre et autres chefs locaux ; d’après des spécialistes de la politique intérieure afghane, le président actuel Hamid Karzaï pourrait compter sur le soutien d’environ une centaine des nouveaux parlementaires élus.  Mais ce n’est apparemment pas suffisant ni pour lui, ni pour les nombreux perdants du scrutin qui ont vu disparaître près de 25% des bulletins suspectés de fraude.

Hamid Karzaï a indiqué à son ministre Mohammed Ishaq Aloko qu’il n’était pas satisfait des résultats car un grand nombre de candidats qu’il n’avait pas soutenu ont été élus. Reste la province stratégique de Ghazni pour laquelle l’issue du scrutin n’a pas encore été annoncée. L’insécurité causée par les insurrections des talibans y a rendu le vote impossible pour beaucoup de Pachtouns qui soutiennent le président Karzaï (pachtoun lui aussi) et qui réclament aujourd’hui une suspension du vote pour la province entière afin de maintenir le Parlement de 2005 en place. Dr Abdullah Abdullah, principal opposant du président (qui a perdu l’élection frauduleuse de 2009 au profit de Karzaï) s’attend aujourd’hui à ce que son alliance Espoir et Changement occupe près de 90 sièges Parlement. On pourrait donc s’attendre à l’émergence d’un possible contre-pouvoir à Hamid Karzaï, mais ni lui ni Abdullah ne peut compter sur une véritable majorité et sur des votes stables. Le nouveau Parlement risque donc d’être encore plus sujet à la corruption…

Alors même que les résultats sont aujourd’hui contestés par le gouvernement afghan – le ministre de la justice refuse de reconnaître ces élections et promet de continuer l’enquête sur les fraudes non avérées – l’ONU a défendu l’issue du scrutin, indiquant que le processus électoral avait été suffisamment « juste » et que la Commission électorale afghane ayant organisé le vote avait fait un « pas significatif vers la démocratie »… Quoi qu’il en soit, en remettant en question l’intégrité du scrutin et en suggérant que des fraudes ont été négligées, l’attitude du gouvernement menace d’éroder ce qu’il reste de vaguement démocratique dans les institutions afghanes. Le risque est tout simplement de s’enfoncer dans le chaos politique…

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