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Début de la commémoration de la Nakba : violence meurtrière au Proche-Orient

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Hier était célébrée la Nakba, « catastrophe » littéralement, qui correspond pour le monde arabe à la création de l’Etat arabe en 1948 lors de laquelle plus de 700 000 Palestiniens arabes furent expulsés de leurs terres. Ce week-end, au moins douze morts et une centaine de blessés ont pu être dénombrés jusqu’à présent en Cisjordanie, dans le Golan syrien, à la périphérie des territoires palestiniens et au Liban. Des manifestants auraient en effet tenté de s’introduire en Israël, accueillis par des tirs à balles réelles. Car si l’armée israélienne était habituée à de tels débordements, c’est la localisation de ces derniers, peu usuelle, qui a semé le trouble dans les forces israéliennes.

Benyamin Netanyahou a demandé hier soir un retour au calme, mais a réaffirmé qu’Israël veillerait à ce qu’aucune nouvelle intrusion de son territoire n’ait lieu tout en assurant vouloir conserver la souveraineté israélienne. L’un des hauts dirigeants de l’armée israélienne a même mis en cause l’Iran dans l’ampleur de ces manifestations, de plus en plus organisées grâce aux réseaux sociaux tels que Facebook. D’autres estiment que ceci est orchestré depuis Damas (la Syrie abrite près de 500 000 réfugiés palestiniens), où Bachar el-Assad tente de faire renaître un certain nationalisme alors que son pays est lui-même troublé par de multiples manifestations. Face à ces débordements, Israël a préféré boucler toute la Cisjordanie pour 24h supplémentaires : aucun Palestinien, sauf pour raison humanitaire ou médicale, n’est alors autorisé à pénétrer en territoire israélien. Ce bouclage, initialement mis en place samedi soir, devait prendre fin dimanche soir avant cette prolongation.

Si ce genre de violences est courant à cette époque de l’année, il est à noter leur degré extrême cette année ainsi que leurs conséquences. La paranoïa israélienne et l’intensité des manifestations sont symboliques de la tension qui règne dans la région. Troubles internes en Syrie, proximité géographique avec l’Iran et présence à l’esprit des révolutions ce printemps, un cocktail prêt à faire naître de nouvelles manifestations au Proche-Orient. Si la situation devrait rapidement revenir à la normale, le futur reste incertain dans la région et il semble aujourd’hui illusoire d’espérer atteindre une forme de stabilité.

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