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Israël et la peur du nucléaire iranien

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Depuis quelques jours se murmure l’hypothèse d’une attaque aérienne israélienne contre de prétendues installations nucléaires en Iran. Au-delà de l’incertitude de ces affirmations, les conséquences pourraient être terribles.

Jusque-là, la réponse à la rhétorique iranienne a été claire : sanctions diplomatiques et sabotage informatique. Autrement dit, des réponses fort mesurées face à une menace qui, si elle est réelle, a de quoi menacer l’avenir immédiat de la région. Si Israël décide unilatéralement de passer à l’étape supérieure, l’Etat hébreu ne serait pas le seul touché. L’Iran prendrait vraisemblablement la décision de couper tout nouvel approvisionnement en hydrocarbures ou en gaz à destination, notamment, de l’Europe. Sans oublier, et ce n’est pas une conséquence à écarter, la riposte directe des Iraniens contre Israël (dont la forme resterait à définir).

Une action qui mettrait à mal le consensus (instable) obtenu depuis quelques mois

Il est clair qu’Israël est de plus en plus seul sur la scène internationale. Le temps est fini du soutien inconditionnel des Occidentaux à la cause israélienne. Une action en Iran achèverait cette perte de confiance envers l’Etat hébreu. Sauf peut-être celle d’un allié inconditionnel : les Etats-Unis ! Jérusalem, à travers cette rhétorique dure envers Téhéran, espère que Washington réagisse contre cette prétendue menace (notamment à l’approche des Présidentielles, où le vote de la communauté juive est d’une importance non négligeable). Israël estime que les multiples sanctions contre le régime de Téhéran n’ont pas ralenti le programme iranien. Cependant, pour y voir plus clair, nous devons attendre le rapport annuel de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique sur la question, publié vraisemblablement dans les prochains jours.

Toujours est-il que l’action militaire aurait pour douloureuses et probables conséquences le retrait iranien du Traité de Non-Prolifération, le renvoi des experts de l’AIEA, mais également l’impossibilité de toute révolte de masse contre Ahmadinejad, sans oublier la résurgence d’un anti-occidentalisme profond chez ses voisins du Golfe.

Qu’attendre de vraiment réaliste pour l’avenir ? Très probablement un renforcement continu des sanctions, surtout si les doutes persistent véritablement sur l’existence du programme. Mais c’est plus vraisemblablement le départ de l’administration iranienne en place, et en particulier Mahmoud Ahmadinejad, qui scellera le sort de ce programme, du moins dans sa portée dissuasive. Le prochain dirigeant iranien aura du mal à défendre un anti-occidentalisme aussi prononcé que celui d’Ahmadinejad, et nul doute que les puissances occidentales n’hésiteront pas alors à réduire la portée des sanctions contre Téhéran. Et ce même si le programme iranien venait, finalement, à perdurer.

Car ne soyons pas naïfs : ce n’est pas le programme stricto sensu que les puissances mondiales cherchent à sanctionner, mais plutôt la menace incarnée par Ahmadinejad, dont on ne sait jamais vraiment s’il peut un jour passer aux actes.

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