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Quel avenir pour les colonies israéliennes ?

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Le gouvernement israélien semble ne plus savoir quelle démarche adopter face à ses colonies. Entre les multiples pressions internationales qui lui intiment l’ordre de retirer les colons des territoires occupés et l’influence de l’aile droite du Likoud qui cherche à retrouver Eretz Israël, le gouvernement ne sait plus qui suivre et prend des mesures contradictoires.

Les appels au retrait de la communauté internationale se succèdent, mais sur le terrain, la situation reste inchangée. Il y aurait aujourd’hui près de 340 000 colons en Cisjordanie et 240 000 à Jérusalem Est, qui s’ajoutent aux 20 000 du Golan syrien. Ces colonies, qui violent l’article 49,6 de la Convention internationale de Genève, sont illégales en droit international, qu’elles soient ou non autorisées par l’Etat israélien.Des expulsions forcées, comme le démantèlement des colonies de la bande de Gaza en 2005 ont déjà eu lieu. Pour autant, les tergiversations de la semaine dernière font ressortir toute la complexité de la situation. Au moment-même où des colons étaient expulsés à Hébron, le gouvernement prenait de nouvelles mesures en faveur de la colonisation : d’abord, la légalisation de trois petites colonies de Cisjordanie (Brushi, Sansana et Pechalim), puis l’autorisation d’un appel d’offre pour la construction d’un millier de logements neufs à Har Hema, aux abords de Jérusalem Est, de 180 en Cisjordanie, et de 69 dans le Golan.

Les colonies israéliennes, situées en Cisjordanie, à Jérusalem Est et dans le Golan, cristallisent les désaccords du conflit israélo-palestinien.

Leur évacuation est l’une des demandes adressées par Mahmoud Abbas (chef de l’autorité palestinienne) à Netanyahou dans une lettre sur l’avenir du processus de paix. Ses chances de succès sont quasi-nulles.

Au-delà de l’aspect symbolique, Israël est bien conscient de l’aspect stratégique des colonies. Ces enclaves contrôlées en territoire palestinien lui garantissent l’accès à des terres cultivables, mais surtout aux ressources en eau, et notamment au Jourdain, un atout incomparable dans une région confrontée à un stress hydrique aigu. Ces possessions contribuent également à la fragmentation des territoires palestiniens et freinent la libre circulation des populations arabes. Reste le problème de la question démographique. Depuis 2005, la population arabe est majoritaire dans l’ensemble Israël/territoires palestiniens. Ce changement de donne a sûrement été un élément déterminant dans la décision d’Israël d’évacuer le Golan et va sans doute affecter la politique israélienne de colonisation. Il semble déjà que le gouvernement ait abandonné l’idée de reconquérir Eretz Israël. Il serait donc prêt à abandonner les petites colonies éloignées d’Israël pour se reconcentrer sur les implantations plus importantes situées à proximité de la frontière, destinées à terme à être intégrées à l’Etat.

Les errements du gouvernement israélien illustrent la complexité d’une situation pour laquelle il semble difficile d’imaginer un dénouement satisfaisant les deux parties. La prochaine rencontre entre le premier ministre israélien Netanyahou et le Président palestinien Fayyed, prévue après la Pâque juive, ne suscite que peu d’espoir.

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