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Qu’est-ce que le thatchérisme ?

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Margaret Thatcher, la dame de fer
Margaret Thatcher, la dame de fer

En 1979, les Tories laissent le pouvoir au parti conservateur et à Margaret Thatcher, au pouvoir jusqu’en 1990. La « dame de fer », disciple de Friedrich Hayek, mène une politique néolibérale : hausse des taux d’intérêts, contrôle de la masse monétaire et réduction des dépenses publiques. Ainsi, en 1985 sont réduits les aides au logement, les allocations chômage ainsi que le minimum vieillesse. Les impôts pour les plus riches sont nettement réduits et les inégalités sociales s’accroissent alors nettement. Le gouvernement mène alors une politique de l’offre importante. Une déréglementation semblable à celle observée aux Etats-Unis, où Ronald Reagan mène lui aussi une politique néolibérale, est alors constatée au Royaume-Uni. Le secteur public passe de 12 à 6% entre 1979 et 1987 : Jaguar, Rover ou encore British Steel sont alors dénationalisées. « Maggie », comme on l’appelle, reste intransigeante face aux grèves, par exemple celle des mineurs entre 1984 et 1985, et s’oppose également aux syndicats dont elle réduit le rôle, ainsi que les liens qu’ils entretiennent avec le Labour. En tous les cas la croissance britannique s’est accélérée durant les années 1980, atteignant un pic de 5% en 1988.

Sur le plan de la politique extérieure, la question de l’Ulster a une place importante. De nombreux attentats sont alors commis, et en 1984 Margaret Thatcher échappe à l’un d’eux. Malgré sa volonté de dialoguer, la situation restera tendue. En 1982, l’Argentine attaque les îles Malouines qui appartiennent au Royaume-Uni. Thatcher fit appel à l’armée et remporta la guerre des Malouines, ce qui lui permit de redorer son image, au plus bas avant ce conflit. En ce qui concerne l’Europe, Margaret Thatcher montre une volonté d’indépendance forte, déclarant dans son discours de Bruges en 1988 : « Si nous avons réussi à faire reculer chez nous les frontières de l’Etat, ce n’est pas pour les voir réimposées avec un super État européen, exerçant à partir de Bruxelles, une domination nouvelle ». En 1984, Thatcher obtient à Fontainebleau le fameux « rabais britannique » qui permet à la Grande-Bretagne de ne pas participer pleinement au financement de l’Union Européenne. Surtout, Thatcher entretient une relation privilégiée avec Ronald Reagan, président des Etats-Unis de 1981 à 1989 : libéralisme et anticommunisme en sont par ailleurs les fondements.

Au début des années 1990, la « poll tax » fait tomber Margaret Thatcher, remplacée alors par John Major qui poursuit sa politique libérale. Mais le thatchérisme influence alors de nombreux pays d’Europe de l’Est, et notamment la Russie : c’est la fameuse « thérapie de choc » qui consiste pour ces pays à s’ouvrir brutalement aux réalités de l’économie mondiale, après des années de communisme. En 1997, Tony Blair remplace John Major et, sans pour autant mettre fin au thatchérisme, prend des mesures qui prennent le contre-pied de celles prises par les conservateurs, par exemple avec le rétablissement du salaire minimum en 1999. Si certains traits de l’économie britannique sont encore caractéristiques de cette époque, les temps ont tout de même nettement changé.

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