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Les failles internes dans le développement économique africain

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Depuis le célèbre « L’Afrique est mal partie » de René Dumont, identifiant les failles initiales du continent africain, force est de constater que parmi les anciens pays du tiers-monde, les pays africains ont dans leur majorité eu du mal à sortir du mal-développement. Outre les très nombreux facteurs externes, il convient d’étudier également les raisons purement internes.

L'Afrique et ses fléaux, dont le poids de la dette et la corruption économique
L’Afrique et ses fléaux, dont le poids de la dette et la corruption économique

Alors que le continent africain a globalement réussi sa décolonisation d’un point de vue politique, on ne peut guère en dire autant d’un point de vue économique. En effet, beaucoup de pays n’ont pas su, une fois indépendants, créer leur propre modèle de développement. Profitant de l’immense richesse en matières premières, beaucoup n’ont fait que reproduire les schémas de la colonisation, les enfermant dans une économie dite de rente. Certes, les revenus ont demeuré substantiels, mais la taxation est longtemps restée faible, dans l’objectif d’attirer à nouveau les compagnies étrangères. De plus, les revenus générés n’ont pas suffisamment être utilisés pour des investissements productifs. Le contraste avec le Moyen-Orient, lui aussi riche en matières premières mais dont les infrastructures ont grandi au fur et à mesure des décennies, est criant. La captation de ces revenus par les élites et leurs cliques, fléau maintes fois rappelé à propos de l’Afrique, rappelle à tous l’environnement politique si particulier du continent, notamment stimulé par des puissances étrangères peu regardantes en matière de démocratie, jusqu’à une période très récente. Enfin, un tel modèle économique, reproduit sur la majorité du continent, n’a fait que mettre les pays africains en concurrence. Concurrence qui s’est élargie aux autres grands pays producteurs de matières premières (Asie, Amérique du Sud), plus compétitifs au fil des décennies. Ainsi, le continent était trop faiblement armé face aux retournements successifs des cours.

L’autre grand problème interne africain est lié à la gestion de la dette. Une fois indépendants, majoritairement dans les années 1960 et 1970, les pays africains ont massivement emprunté sur les marchés, afin de financer leur développement. La modernité de certains investissements que cette dette a permis ne s’intégrait pas dans une économie progressant bien trop lentement. Ainsi, lors de la chute des cours des produits bruts dans les années 1980, une majorité de pays africains s’est retrouvée en grande difficulté, ne pouvant honorer ses paiements. Jusqu’aux années 2000, on a pu estimer que les divers prêts issus des pays développés vers l’Afrique étaient d’un montant similaire au service de la dette allant dans le sens inverse. Les nouveaux prêts ne servaient donc qu’à rembourser une partie des dettes passées ! Sans les nombreux allègements de dette des années 2000, notamment dans le cadre de l’Initiative pour les Pays Pauvres Très Endettés, il ne fait guère de doutes que le schéma de la fin du XXe siècle aurait perduré.

De ses erreurs économiques dépend pour partie le retard dans le développement africain perceptible en de nombreux points du continent. On continue à noter de graves défaillances dans les investissements en faveur du secteur public, maintenant les populations dans un état de pauvreté parfois alarmant. Les dernières années ont cependant vu un démarrage réel et visible de certaines économies africaines, sans pour autant que les fléaux liés au modèle économique et à la gabegie étatique soient véritablement résolus.

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