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L’Afrique et l’Occident

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Anciennement colonisée par certaines puissances occidentales, l’Afrique a depuis maintenu des liens très forts avec ses anciennes métropoles. L’Europe demeure ainsi le premier partenaire du continent.

Discours d'ouverture de la première Convention de Lomé (1975)
Discours d’ouverture de la première Convention de Lomé (1975)

Les jeunes pays indépendants en Afrique sub-saharienne, notamment dans l’ex AOF-AEF, ont souhaité maintenir une coopération forte immédiatement après l’obtention de leur indépendance. En effet, dès 1963, des partenariats commerciaux sont signés entre l’Europe des six et un tiers du continent. Ils ouvrent la voie aux quatre futures conventions dites de Lomé, la première étant signée dès 1975. L’accès au marché européen des produits africains est facilité, tout en instituant également des mécanismes permettant une relative stabilité de la valeur des exportations quelle que soit la variation des cours mondiaux (systèmes Stabex-Sysmin). Néanmoins, ces préférences ne respectaient pas entièrement les règles de la toute jeune Organisation Mondiale du Commerce. Cela a obligé l’Europe et ses partenaires africains à une revue des conventions de Lomé. Les accords de Cotonou, entrés en vigueur au début du XXIe siècle, ne sont qu’une application locale des principaux principes de l’OMC, notamment l’abaissement des tarifs douaniers. Commercialement, les rapports euro-africains ne sont plus réellement multilatéraux, mais bilatéraux. En effet, chaque membre de l’UE peut entretenir une politique africaine indépendante de celles de ses voisins. L’impact du secteur privé européen est aujourd’hui indéniable sur le continent, à travers la présence de nombreux grands groupes européens.

Plus récemment, c’est sur le front diplomatique que le partenariat euro-africain s’est le plus élargi. En effet, divers sujets chauds africains affectent directement l’Europe comme l’immigration, le développement du terrorisme, le climat, etc. Cela se manifeste notamment par une présence marquée des armées européennes, notamment française, sur le sol africain, avec les interventions récentes au Mali ou en Centrafrique. Les classiques antiennes telles que le respect de la démocratie et des droits de l’homme sont également très présentes.

Quant aux liens avec les Etats-Unis, ils sont bien plus récents, mais l’implantation américaine sur le continent est désormais indéniable. La présence américaine est en premier lieu politique. En effet, l’Afrique de l’est est notamment devenue une victime et un bastion du terrorisme, comme le montrent les attentats de la fin des années 1990, nécessitant un appui accru des militaires américains. Economiquement, les partenariats se font plus discrets. Certes, les Etats-Unis sont impliqués dans le développement pétrolier du Golfe de Guinée (Exxon, Chevron). Des accords de libre-échange ont été rendus possibles avec l’initiative AGOA (American Growth and Opportunity Act), mais demeurent modestes. Longtemps deuxième partenaire du continent, les Etats-Unis stagnent face à la croissance exponentielle des partenariats entre l’Afrique et certains pays émergents. Notons aussi que des aides américaines, notamment privées, ont bénéficié aux secteurs de la santé et de l’éducation.

Ainsi, l’historique présence occidentale sur le continent ne s’estompe guère, loin de là. Même si l’avancée de pays émergents sur le continent tend à la concurrencer irrémédiablement, les liens tissés par bon nombre de pays africains avec l’Europe ou les Etats-Unis sont durables, tant politiquement qu’économiquement.

 

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