Les origines de la Turquie
Jusqu’au XX° siècle, l’Empire Ottoman règne sur la majeure partie de l’Est de la Méditerranée, de Vienne au Moyen-Orient, incluant également une partie du Nord de l’Afrique. La fin de la Première Guerre mondiale, durant laquelle l’Empire Ottoman soutient l’Allemagne, a pour conséquence la fin de l’Empire et l’apparition d’une multitude d’Etats.
L’Empire Ottoman signe ainsi un armistice en 1918 avec les nations victorieuses que sont La Grande-Bretagne, la Russie et la France, donnant notamment la ville d’Izmir aux Grecs. Alors que les Britanniques occupent peu à peu la nouvelle Turquie, le Général Mustafa Kemal organise une résistance : un gouvernement révolutionnaire est finalement établi à Ankara, présidé par Mustafa Kemal.
La Guerre d’indépendance de la Turquie, qui oppose Mustafa Kemal au Sultan, aux Kurdes, aux Arméniens, mais aussi aux Français, Italiens et Britanniques, dure alors deux ans et se termine en 1922 après avoir repoussé l’armée grecque au mois de septembre. Mustafa Kemal abolit alors le sultanat et crée le Parti Républicain du Peuple tandis que le Traité de Lausanne, qui remplace le Traité de Sèvres de 1920, établit la République de Turquie le 24 juillet 1923. Ce Traité reconnaît la légitimité du gouvernement de Mustafa Kemal installé à Ankara et redéfinit les nouvelles frontières de la Turquie, lui conférant sa structure actuelle composée de la Thrace et de l’Anatolie. La Turquie peut ainsi contrôler les détroits du Bosphore et des Dardanelles. Contrairement au Traité de Sèvres, le Traité de Lausanne ne prévoit cependant pas d’autonomie ou d’indépendance pour l’Arménie ou le Kurdistan.
Constitution et modernisation
Un an plus tard, la Turquie adopte sa première Constitution. Atatürk (ou le « Père des Turcs »), tel que Mustafa Kemal se nommera lui-même, entreprend la modernisation de la Turquie à l’aide de réformes visant à l’occidentalisation du pays. Il établit alors un Etat laïc s’inspirant du Code Civil suisse, de la loi administrative française et du Code pénal italien, mettant ainsi fin à la loi islamique. La Turquie rejoint la Société des Nations en 1932 et dès 1934, le droit de vote est reconnu aux femmes. Atatürk met en place une campagne contre l’illettrisme tandis que l’alphabet arabe et remplacé par l’alphabet latin. Atatürk décède en 1938, moins d’un an avant la Seconde Guerre mondiale.