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Qu’est-ce que les pétrodollars ?

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petrodollarUn pétrodollar est un dollar provenant des ventes de pétrole brut par les pays exportateurs et ensuite placé par l’entremise du système bancaire international. On parle aussi de pétromonnaie. Le terme a sans doute été inventé par Ibrahim Oweiss, en 1973, pour décrire les mouvements de devises suite à la vente de pétrole, dont le prix est souvent fixé en dollars américains. Naturellement, ils profitent aux pays producteurs de pétrole : Arabie Saoudite, Russie, Emirats, Angola, Algérie, Venezuela…

Suite aux deux premiers chocs pétroliers des années 70, les pétrodollars ont largement été réinvestis aux Etats-Unis ou en Europe. Un perpétuel aller-retour des flux financiers s’est installé entre les pays développés, consommateurs de pétrole, et les pays producteurs. A l’exception de l’URSS et de la Norvège, les pétrodollars des deux premiers chocs pétroliers ont plutôt profité à une élite dirigeante qu’au développement des pays producteurs eux-mêmes (diversification de l’économie, infrastructures, soutien à l’emploi…). On parle de « recyclage des pétrodollars » pour désigner les différents canaux par lesquels les pays producteurs réinjectent les excédents du pétrole dans l’économie mondiale.

Le « recyclage » des pétrodollars

Aujourd’hui, les pays pétroliers semblent plus prudents que dans les années 70. Comment placer les énormes recettes pétrolières dans des économies relativement modestes (en général) ? C’est toute la problématique qui se pose aux dirigeants des pays pétroliers. Pour l’essentiel (à l’exception du Venezuela), ils ont choisi de rembourser dans un premier temps leurs dettes, et dans un second temps d’épargner. Fin 2007, les réserves des pays du Golfe ont été estimées à 1800 milliards de dollars. Si la majorité des placements financiers restent majoritairement à destination des Etats-Unis, les pays pétroliers ont aussi entrepris des investissements sur leur propre sol. Ainsi, en Arabie Saoudite, le roi a voulu la création de six villes nouvelles pour attirer les entreprises et doper les emplois. En effet, le prix du baril de pétrole n’a que peu d’impact sur le marché du travail local. A titre d’exemple, en Arabie Saoudite, le taux de chômage serait de 12 % de la population pour 2012 (et bien supérieur parmi les jeunes). Les résultats sont donc mitigés et les réformes difficiles à mener. Cela ne vient sans doute pas uniquement de l’utilisation des pétrodollars mais aussi de la difficulté à repenser les systèmes politiques et sociaux.

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