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Rosneft, l’autre fleuron de l’énergie russe

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Longtemps en retrait face à la réussite de Gazprom, leader mondial dans le domaine du gaz, la société Rosneft, dont les actions sont détenues en majorité par l’État russe (70%), fait désormais parler d’elle. Spécialisée dans l’extraction, la transformation et la distribution de pétrole, Rosneft est créée en 1993. Rosneft a franchi un nouveau palier et est devenu un géant pétrolier en 2012, avec le rachat de la co-entreprise russo-britannique TNK-BP.

rosneft_bigDerrière cette société se trouve l’ambition d’un homme, Igor Setchine, ex-vice-premier ministre de la Fédération russe et proche de Vladimir Poutine, et souvent considéré comme le troisième homme le plus influent de Russie. Après avoir présidé le conseil d’administration de Rosneft, il en devient le PDG en 2012. Sa prise de pouvoir coïncide avec le rachat de TNK-BP et l’établissement d’une stratégie commerciale qui se distingue de ses camarades russes : la mise en place de partenariats avec des majors occidentales (ExxonMobil, BP, Total), toujours prêtes à explorer de nouveaux gisements en Sibérie et en Arctique, grâce aux nouvelles technologies. Elle assure aujourd’hui 40% de la production d’or noir russe.

Depuis la crise ukrainienne et la mise en place par les pays occidentaux de sanctions économiques à l’encontre de la Russie, on aurait pu croire à une baisse de la collaboration entre Rosneft et ses partenaires. Il n’en est rien, à l’exception des sanctions américaines. Ainsi en 2015, Total a signé un accord pour céder à Rosneft, sa participation de 16,67 % dans la raffinerie de Schwedt en Allemagne, dans laquelle Rosneft détenait déjà une participation de 18,75 %. L’année dernière toujours, Rosneft signe avec BP la vente d’un projet en Sibérie orientale, dans le cadre d’une série d’accords, permettant de renforcer (encore) la présence de Rosneft dans le raffinage en Allemagne. L’entreprise russe s’est également mise à exporter massivement vers la Chine et à coopérer avec les entreprises pétrolières indiennes. Ainsi, Rosneft mise sur une stratégie de coopération à l’international.

Malgré les inquiétudes liées à la chute du cours du pétrole, Rosneft a annoncé un bénéfice net pour 2015, de 355 milliards de roubles (4,63 milliards d’euros), et son endettement global aurait diminué de 47%. Si Rosneft a su se défaire des embûches posées par la crise ukrainienne, son destin reste néanmoins largement lié, au gouvernement en place et au rôle politico-économique que ce dernier veut bien lui donner. Car, comme Gazprom, Rosneft demeure un instrument géopolitique stratégique pour la Russie.

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Fabien HERBERT

Fabien Herbert est Président des Yeux Du Monde et rédacteur géopolitique pour l'association depuis mars 2016. Formé à l’Université Catholique de Louvain, Fabien Herbert est journaliste et analyste spécialisé en relations internationales. Il s’intéresse notamment au monde russophone, au Moyen-Orient et à l'Asie du Nord-Est.

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