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La politique méditerranéenne, un symbole de l’échec d’une politique extérieure commune de l’Union Européenne

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La zone méditerranéenne est parfois conçue comme un espace de coopération, parfois comme un espace de confrontation entre le continent européen et le nord du continent africain. Afin de remédier à cette ligne de fracture, à cette interface Nord-Sud ne représentant pas de synergie, les instances européennes ont tenté et tentent d’apporter des solutions. Cependant, force est de constater que ces tentatives n’engendrent pas de réalisations concrètes, et ce, en grande partie en raison des dissensions internes à l’Union Européenne. Bloqué par une volonté de consensus, l’Union Européenne ne peut construire une relation stable et durable avec les pays méditerranéens.

Membre de l'UPM (2008)
Membre de l’UPM (2008)

Après INTERREG, programme visant à promouvoir la coopération entre les régions européennes, lancé en 1989 dans le cadre de la coopération transfrontalière, après la création du MED12 en 1995 lors de la conférence de Barcelone, la coopération entre l’Union Européenne et les pays méditerranéens s’est dotée d’un outil singulier : l’UPM (Union Pour La Méditerranée) en 2008. Cette organisation intergouvernementale regroupant 43 pays avait pour but de soutenir le développement socio-économique de l’espace régional méditerranéen.

Toutefois, les visions nationales des pays membres de l’Union Européenne divergent quant aux objectifs prioritaires de la PEV (Politique Européenne de Voisinage). En effet, la France est favorable au soutien du programme MEDA soutenant les pays méditerranéens alors que l’Allemagne soutient davantage le programme TACIS destiné aux PECO, véritable instrument financier qui permet d’accompagner des pays proches de l’Union Européenne. Il s’agit ici de la première limite de la politique européenne en matière d’espace méditerranéen.

En outre, les révolutions et printemps arabes ont mis en péril ce lien représenté par l’UPM entre deux espaces. Ici encore, l’Union Européenne, se voulant puissance normative aux yeux du monde et surtout aux yeux de ses partenaires les plus proches, a failli à sa tâche ou plutôt à sa promesse envers les pays méditerranéens. Après les évènements de 2011, l’Union Européenne a lancé 2 programmes centrés sur 2 priorités : l’approfondissement des réformes institutionnelles – impossible dans un contexte temporel de profonde instabilité pour les pays maghrébins, marqué également par les hésitations européennes sur la question turque – et le développement économique, solidaire et durable –non appliqué ou soutenu par l’Union Européenne elle-même tant ses relations avec les pays méditerranéens restent déséquilibrées.

Finalement, entre confrontation et compétition, il est grand temps, selon George Corm, de commencer à penser à la complémentarité des deux rives. Ainsi, il est plus légitime d’évoquer une « coopétition » entre ces deux espaces, une interface aux bénéfices des deux rives où se mêleraient des relations économiques davantage complémentaires et un tropisme politique partagé et discuté.

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