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Otto von Bismarck – Biographie

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Otto von Bismarck en 1894, unificateur de l’Allemagne et improbable instaurateur de l’Etat-providence.

Né le 1er Avril 1815 à Schönhausen (Prusse) et mort le 30 juillet 1898 à Friedrichsruh.

Fils d’un officier militaire et propriétaire terrien prussien, Otto von Bismarck s’engage en politique en 1847 et est élu au parlement prussien en 1849. Monarchiste protestant et partisan d’une nation allemande protestante unifiée derrière la Prusse (le projet de Kleindeutschland), il s’oppose au projet de Grossdeutschland : une union polarisée autour de l’Autriche catholique. Désirant assurer la sécurité de l’Allemagne en devenir, il multiplie en 1856 les contacts avec la France pour l’éloigner de la Russie et menacer l’Autriche. Il devient successivement ambassadeur de Prusse en Autriche, en Russie (en 1859), puis en France (en 1862) où Napoléon III lui propose une alliance France-Prusse qu’il esquive. En 1862, le roi Guillaume de Prusse lui confie les postes de Premier ministre et de Ministre des Affaires étrangères de Prusse.

Bismarck réussit à unifier l’Allemagne en menant une série de guerres. Afin de stabiliser cette nouvelle nation, il joue des dissensions extérieures de la France, de l’Autriche, de la Russie et de l’Angleterre. Il profite de la Guerre de Crimée pour laisser l’Autriche s’affaiblir et lui soutirer des territoires en 1865, puis lors de la Guerre austro-prussienne, créant en 1866 la Confédération d’Allemagne du Nord. A l’aide d’un document diplomatique trafiqué, il pousse la France à déclarer la Guerre à la Confédération en 1870, s’assurant ainsi le soutient des États de l’Allemagne du Sud qui perçoivent les Français comme des agresseurs. La France perd à Sedan en 1871 et doit céder l’Alsace et la Moselle. Bismarck s’oppose à cette décision qu’il sait générer durablement une animosité forte du peuple français à l’égard de l’Allemagne qu’il cherche à protéger.

Devenu un héros national, il devient le premier Reichkanzler (chancelier impérial) du nouvel empire. Il décide à nouveau d’assurer un équilibre entre les puissances voisines et tente de recréer l’alliance Autriche-Russie. Ces alliances multiples (appelées systèmes bismarckiens) sont moquées mais portent leurs fruits. En novembre 1884 l’Allemagne organise même la Conférence de Berlin. Se voulant être le conciliateur entre les grandes puissances coloniales, l’Allemagne se place au centre du jeux diplomatique de l’époque.

Sur le plan intérieur, Bismarck doit faire face à la montée en puissance de deux nouveaux partis : le Parti du centre catholique (Zentrum) et le Parti social-démocrate (SPD), sans oublier les Lorrains et les Alsaciens protestataires. Il combat les sociaux-démocrates sur deux plans : le parti et ses organisations sont interdits, alors que les classes ouvrières sont calmées par une législation très progressiste garantissant la retraite et une assurance maladie. Il met en place une politique économique protectionniste, impose le Mark en 1873, réorganise l’armée d’Empire et la justice d’Empire.

L’arrivée au pouvoir de Guillaume II le met en difficulté. Le jeune empereur est impatient de gouverner et Bismarck est discrédité par la victoire du centre catholique et des sociaux-démocrates aux élections de 1890 : il se retire la même année. Guillaume II mène alors une politique étrangère plus agressive, défaisant la realpolitik de Bismarck en poussant la France à nouer des liens plus étroits avec la Russie et le Royaume-Uni.

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