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Maroc : la confirmation d’une vocation africaine

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La diplomatie africaine très active du roi Mohammed VI nous rappelle cette phrase de son père, Hassan II, qui voyait le Maroc comme un arbre « dont les racines poussent en Afrique et dont les feuilles s’épanouissent en Europe ». Trait d’union entre le continent et l’Europe, le Maroc confirme ces derniers mois, particulièrement avec la tournée du roi en Mars, sa volonté de devenir un acteur de plus en plus influent sur la scène africaine.

En augmentant ses liens économiques et commerciaux avec l’Afrique subsaharienne, le gouvernement marocain cherche à désenclaver son économie. En brouille avec le voisin algérien, et trop dépendant d’une Union Européenne dont la croissance est aujourd’hui en berne, le royaume chérifien se tourne aujourd’hui de plus en plus vers les partenaires africains. Bien que ce voyage d’une vingtaine de jours soit un symbole important, c’est avant tout une stratégie de long terme menée par Mohammed VI depuis son accession au trône en 1999. Sous son règne, on a assisté à un retournement de la balance commerciale en termes d’exportations vers l’Afrique subsaharienne : en déficit de 7,2 millions de dirhams en 2000, elle est passée excédentaire de 2,7 milliards en 2010.

Ce voyage en Mars où le roi a visité 4 pays (Mali, Gabon, Guinée, Côte d’Ivoire) a eu un effet psychologique très positif au vue de l’importance du temps accordé à chaque pays. Accompagné d’une importante délégation de chefs d’entreprise, le Roi a été très impliqué dans cette diplomatie économique qui fut un succès. Au forum économique ivoiro-marocain, c’est près de 26 accords de partenariat public-privé et d’investissements qui ont été signés par les entreprises marocaines.

Toutefois, cet accroissement des échanges reste à relativiser dans la mesure où l’Afrique ne représente aujourd’hui que 2,5% des échanges commerciaux du Maroc due au sous-développement des infrastructures et de l’industrie des pays africains.

Une importance croissante sur la scène régionale

Le Maroc profite en cela du statut de son roi en tant que commandeur des croyants pour la branche de l’islam malékite. Cette branche sunnite de l’islam, considéré comme tolérante et modérée, a des liens importants dans les pays de l’Afrique subsaharienne, notamment avec l’importante confrérie des tidjanis. Cette approche de l’islam séduit les gouvernements de la région, faisant proie à l’extrémisme et au djihadisme. Le Maroc s’est donc proposé au Mali de former 500 imams dans ses centres religieux, et de participer à la diffusion de l’islam malékite dans ces régions.

Au niveau sécuritaire, le Maroc bénéficie du retrait de l’Algérie, due à ses problèmes internes. Aujourd’hui, Rabat est en train de remplacer Alger dans son rôle de médiateur dans la région du Sahel : c’est le cas au Mali où le roi Mohammed VI participe actuellement aux négociations entre les parties. De plus, le Maroc devient un acteur incontournable dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Au forum global de lutte contre le terrorisme organisé à Rabat les 2 et 3 Avril derniers, le Maroc a souvent été cité en exemple pour sa capacité à assurer à la fois une vigilance sécuritaire et une action efficace au niveau du religieux.

L’ensemble de cette action d’influence au niveau économique, religieux et sécuritaire renforce donc l’ancrage politique du Maroc en Afrique. Mais aussi, lui permet d’avancer sur le dossier sahraoui, où ses propositions en faveur d’un Sahara occidental avec une large autonomie sous souveraineté marocaine sont jugées de plus en plus crédibles et sérieuses par les pays africains.

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