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Fed et BCE, quelles différences ?

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Aujourd’hui, les États-Unis et l’Eurozone sont les deux premières zones économiques du monde en termes de PIB, et leur monnaie respective, le dollar et l’euro, sont les monnaies le plus utilisées au monde dans les transactions internationales. Chacune de ces deux monnaies réfère à sa banque centrale : la Fed aux États-Unis, et la BCE pour la zone euro. Quelles sont donc les spécificités de chacun de ces organismes ?

La FED et la BCE : deux logiques distinctes pour deux zones monétaires différentes
La FED et la BCE : deux logiques distinctes pour deux zones monétaires bien différentes

La Réserve fédérale américaine (Fed), banque centrale des États-Unis, fut créée en 1913. Elle est une organisation indépendante en charge de la politique monétaire américaine. Elle supervise également le système bancaire américain mais n’a pas de responsabilité sur la valeur externe du dollar. De son côté, la Banque Centrale Européenne (BCE) ne date que de 1999, année de création de l’Euro. Elle est également indépendante et a pour objectif de mettre en œuvre une politique monétaire européenne en collaboration avec les différentes banques centrales nationales (BCN) de la zone euro, BCN qui sont une spécificité de la zone euro (l’Europe n’est pas un État fédéral, contrairement aux États-Unis). Elle est en charge de l’émission de monnaie et de la gestion des réserves de change des pays membres de l’Eurozone. Ainsi, alors que la Fed est une instance active au sein d’un État fédéral, la BCE n’est qu’un protecteur d’une zone où les politiques économiques sont encore décentralisées.

Des objectifs distincts, des outils différents

Les objectifs de la FED sont avant tout le plein-emploi, puis la stabilité des prix et le maintien de taux d’intérêts à long terme modérés : elle cherche avant tout à sauver la croissance, tant que l’inflation n’est pas un problème. En revanche, la BCE a pour mandat unique de contenir l’inflation : cet état de fait est dû à l’Allemagne qui, traumatisée dans les années 1920 par l’épisode d’hyperinflation qui avait sévi, a toujours eu une tolérance faible envers l’inflation. Ainsi, la BCE n’a pas pour objectif principal de réduire le chômage ou de favoriser la croissance. Pourtant, même la BCE et la FED ont des cibles de maintien des prix similaires (autour de 2% par an), des distinctions apparaissent dans la gestion de l’inflation : alors que la BCE prend en compte les changements du coût de l’énergie (par exemple, lors d’un choc pétrolier), la Fed les omet volontairement et se montre ainsi plus laxiste sur l’inflation réelle totale.

Par ailleurs, afin de faire baisser les taux d’intérêt à court terme et éviter une crise du crédit, la BCE prête aux banques, l’économie en Europe étant davantage financée par le système bancaire. Ainsi, l’outil principal de la BCE afin de réguler l’inflation est de jouer sur le taux directeur, qui correspond au taux de refinancement minimum auquel les banques peuvent se refinancer à court terme. Au contraire, les États-Unis utilisent davantage le système financier : il en résultat que la Fed agit principalement en rachetant des obligations d’État (les bons du Trésor) et des titres hypothécaires pour faire baisser les taux sur les marchés. Or, la Fed peut acheter ces obligations sans limite de montant (c’est le « quantitative easing », ce qui revient à prêter à l’État et à mettre des liquidités en circulation), alors que la BCE ne peut pas racheter la dette d’un membre de la zone euro qui serait en incapacité de rembourser ses dettes. Elle ne peut en effet pas se porter garant d’un État qui n’aurait pas rempli ses obligations en la matière, sous peine de perdre sa crédibilité, d’être accusée de favoriser tel ou tel État et de générer de l’inflation, ce qui est contraire à son mandat initial…

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