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Le jugement de l’affaire Khodorkovski confirme l’emprise de Poutine sur Medvedev

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L’ex magnat russe du pétrole, Mikhail Khodorkovski, est jugé en compagnie de son ex-associé pour avoir détourné plus de 200 millions de tonnes de pétrole (soit la consommation annuelle de la France !), et est passible d’une dizaine d’années de camp. Rappelons que M. Khodorkovski est détenu en Sibérie depuis 2005. Mais alors que les médias occidentaux crient au simulacre, au procès truqué, il convient d’étudier plus en profondeur ce procès, qui démontre à bien des égards que la transition démocratique, voulue par le Président Medvedev au début de son mandat, n’est en fait qu’illusoire.

Celui-ci avait fait de l’indépendance judicaire l’une de ses promesses électorales. Lors de ce procès, on a cru, un moment, à la relaxe des deux jugés, notamment après un témoignage en leur faveur d’un ancien ministre du commerce de Poutine, mais il n’en est rien. Beaucoup de riches entrepreneurs russes souhaitent encore voir Khodorkovski en prison, car la destruction de son empire, Ioukos, leur avait largement profité. Pour beaucoup, emprisonner Khodorkovski avait été un symbole de ce que l’on appelait le « système Poutine », avec une justice au pas et un Kremlin tout puissant. Cinq ans après, on remarque toujours l’empreinte de celui-ci sur le pouvoir, et donc sur le Président Medvedev. Selon un analyste, « pour Poutine, libérer Khodorkovski reviendrait à un suicide politique », tout cela à deux ans d’une présidentielle au cours de laquelle il pourra se représenter.

Cette emprise de Poutine sur Medvedev n’est pas la première du genre. Certes, dans toutes les représentations à l’étranger, c’est bien Medvedev qui discute avec les dirigeants internationaux, de part sa fonction de Président. Mais, en interne et en Russie, il semble bien que Poutine dirige complètement les affaires. Ou, du moins, la propagande du gouvernement est centralisée autour de la personne de Poutine, et non celle de Medvedev (il suffit de voir l’épisode de Poutine en Lada jaune, cet été, pour s’en persuader).

Economiquement, la Russie doit-elle craindre, une fois de plus, la fuite des capitaux étrangers, à cause de cette affaire ? Généralement, les investisseurs savent faire face à de telles situations. Mais une deuxième condamnation de Khodorkovski ne ferait qu’accroitre le mal russe, à savoir le manque d’investissements de capitaux à long terme sur son territoire. Cependant, on ne verra pas de retrait massif, juste une confirmation du scepticisme régnant à propos des fausses promesses de réforme et de modernisation du système. Tout cela ne peut qu’empêcher la Russie d’exploiter tout son potentiel.

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