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Cuba libre ? La démocratisation du régime castriste est-elle possible ?

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A vrai dire, se poser cette question en 2010 peut prêter à sourire, sachant que cette démocratisation est souhaitée par les pays occidentaux depuis 1959 et l’arrivée au pouvoir de la famille Castro, d’abord Fidel, puis Raul depuis 2006. Autant le régime de Fidel pouvait paraitre (et être ?) autoritaire voire totalitaire, autant Raul a marqué une (petite) inclination vers la démocratie. Petite seulement. Alors oui, Raul Castro peut décider de libérer des prisonniers politiques que son frère avait pu enfermer, des « ennemis » qui coopéraient avec l’ennemi américain, il n’en reste pas moins que la longue marche vers la démocratie est encore semée d’embûches.

Mais avant tout, posons-nous cette question : pourquoi un tel régime peut-il encore être à ce point réticent à toute évolution majeure, malgré pressions internationales et avènement d’Internet ? L’agresseur est en réalité plutôt la victime. La victime d’un blocus intense décidé unilatéralement par les Etats-Unis depuis 1962. Telle est la principale cause d’un repli de Cuba sur lui-même. Et l’on comprend mieux, alors, la condition sine qua non d’une « possible » démocratisation : la fin du blocus. Autant dire une utopie, vu le peu d’intérêt porté par Obama pour la situation de ce pays. C’est vrai que les sirènes économiques chinoises sont plus importantes pour le président américain que les atermoiements politiques d’une île sous perfusion depuis cinquante ans.

Alors donc, c’est bien au régime cubain à tenter par lui-même une évolution positive. L’influence de Fidel commence à se faire de moins en moins sentir, et Raul parait donc avoir les mains plus libres sur certains sujets sensibles. Qui aurait ainsi pu penser que l’influence d’un simple cardinal (celui de La Havane) puisse convaincre le cadet des Castro de libérer bon nombre d’opposants, sous prétexte qu’un homme en grève de la faim depuis plus de cent jours (G. Farinas) soit en danger de mort ? Le régime cubain s’est donc bien assoupli, mais pas suffisamment.

Le déclencheur pourrait donc bien être la mort de Fidel Castro, tant l’image et la figure du guide de la Révolution pèse encore dans la mentalité cubaine. Et plus encore, la fin du régime castriste sonnerait le glas des velléités autoritaires dans ce pays et donc mènerait vers une lente « normalisation », comme a pu le faire la grande sœur russe il y a une vingtaine d’années. A moins que la communauté internationale, et plus vraisemblablement les autres membres de l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), comme le Venezuela, la Bolivie, puissent ramener la fratrie Castro à la raison… Autant allumer un cierge, en fait.

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