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Défaut de paiement en vue au Venezuela

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Drapeau de la République bolivarienne du Venezuela

Autrefois pays le plus riche d’Amérique latine, le Venezuela est plongé dans une profonde crise depuis 2015. Le pays possède les plus importantes réserves pétrolières du monde et les exportations de pétrole représentent 96% de ses exportations. La chute du cours du brut a été un coup dur pour le pays. Un défaut de paiement sur sa dette extérieure semble désormais comme imminent.

Risque de défaut de paiement

Jusqu’à présent, le pays avait privilégié le paiement de sa dette, au détriment des importations d’aliments et de médicaments. Il manquerait ainsi 85% des médicaments. Le taux de pauvreté atteint 82% de la population.  La pression sociale a engendré des soulèvements violents, provoquant la mort de 125 personnes. A la crise politique et sociale, s’ajoute désormais une crise économique et financière au Venezuela. Le pays connaît une récession de plus de 10% et le FMI prévoit une inflation de plus de 2000% en 2018. La dette extérieure du Venezuela est estimée à 150 milliards de dollars. Mais les réserves en devises du pays ont fondu et s’élèvent désormais à 9,7 milliards de dollars. Insuffisantes pour rembourser les 1,47 milliards d’intérêts dus avant la fin de l’année et les 8 milliards de dollars l’année prochaine. Le groupe public pétrolier PDVSA doit rembourser dans la journée 81 millions de dollars d’intérêts de dette. Le pays sud-américain risque sinon de se retrouver dans une situation de défaut de paiement sur sa dette extérieure. Or, les créanciers attendent toujours un versement de 1,161 milliards de dollars annoncé la semaine dernière. Un comité spécialisé de l’Association Internationale des Produits Dérivés (ISDA) s’est réuni le 10 novembre pour décider des suites à donner à ce retard. Ils ont cependant choisi de repousser leur décision de décréter un défaut de paiement au 13 novembre, jour où les créanciers internationaux sont attendus à Caracas pour renégocier les conditions de la dette vénézuélienne.

Une aubaine politique ?

Le président vénézuélien Nicolás Maduro a annoncé le 2 novembre la restructuration de la dette extérieure du pays. Le lendemain, après Fitch, c’est Standard & Poor’s qui a dégradé la note du Venezuela de C à CC. Les agences de notation ont anticipé par là un probable défaut de paiement. Un défaut de paiement serait à court terme une aubaine pour Maduro, avant les élections présidentielles de décembre 2018. Cela lui permettrait en effet de financer les importations, ainsi que des programmes sociaux et sa campagne. Continuer à payer reviendrait à sacrifier un peu plus les importations. Sans parler du coût politique et social élevé. Cependant, le gel des paiements aurait un effet désastreux à plus long terme. D’où l’importance pour le pouvoir vénézuélien de donner une portée politique au défaut de paiement. Il n’a d’ailleurs pas hésité à rejeter la faute sur les États-Unis en les accusant de guerre économique contre Caracas. Washington a par exemple imposé en août des sanctions, interdisant l’achat de nouvelles obligations émises par le gouvernement vénézuélien et la compagnie pétrolière nationale PDVSA. Le 8 novembre, l’Union européenne a approuvé une série de sanctions contre le Venezuela de Maduro. Parmi celles-ci, un embargo sur les livraisons d’armes et de matériel de surveillance électronique. Maduro a dénoncé une « réelle persécution financière mondiale », tout en promettant de ne « jamais capituler devant l’empire américain ». Reste à savoir laquelle des deux options choisira Maduro et quelle sera la décision du Comité. Affaire à suivre donc.

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