Vingt ans après son indépendance, la Croatie rejoint l’Union Européenne
L’adhésion de la Croatie à l’Union Européenne marque une nouvelle étape dans la progression politique et économique du pays. En effet ce vendredi 24 juin, date symbolique s’il en est, puisque cet événement intervient vingt ans après la déclaration d’indépendance de la Croatie, les dirigeants européens ont donné leur feu vert à l’entrée du pays dans l’Union Européenne.
Si le processus suit son cours, la Croatie devrait alors devenir le 28ème membre de l’Union d’ici à 2013, clôturant six années de négociations au cours desquelles le pays aura multiplié les efforts pour crédibiliser sa candidature; car au départ, rien n’était gagné.
Le 25 juin 1991, la Croatie déclare conjointement à la Slovénie son indépendance au grand dam des dirigeants yougoslaves, marquant le début de la guerre dans le pays. Jusqu’alors clandestine, l’indépendance croate est reconnue internationalement le 15 janvier 1992 mais la guerre se poursuit et marque l’apparition de nombreux troubles politiques dans la région. Ce n’est qu’avec la mort de Franjo Tuđman, premier président de la République de Croatie, en 1999 et l’arrivée au pouvoir de Stjepan Mesić un an plus tard qu’un processus de démocratisation est véritablement engagé dans le pays. La Croatie s’ouvre alors aux investisseurs étrangers et à l’Europe, condamne ses criminels de guerre et modernise son économie. Fort de ses acquis, le pays se déclare officiellement candidat à l’adhésion à l’Union Européenne le 21 février 2003, statut qui ne lui sera officiellement reconnu qu’un an après.
Aujourd’hui, la Croatie est en phase de rejoindre son voisin slovène au sein de l’Union et marque ainsi le dénouement de plusieurs années de réformes et d’avancées dans le pays : son adhésion à l’OTAN en 2009 et sa coopération lors de l’arrestation de l’ancien général croate Ante Gotovina en sont les symboles. Pourtant il y a un an, personne n’aurait misé sur cette adhésion. La Croatie a su démontrer qu’elle en était capable et en est aujourd’hui récompensée. Mais ce feu vert ne signifie pas pour autant l’adhésion définitive du pays : la signature du traité d’adhésion devrait avoir lieu à la fin de cette même année, événement qui sera probablement suivi d’un referendum entre les 27 membres de l’Union. Sous contrôle de la Commission européenne, la Croatie doit donc poursuivre les progrès engagés.
Le sommet de Bruxelles marque ainsi une nouvelle étape dans l’élargissement de l’Union Européenne. Il pourrait également en signifier une autre : encouragée par l’événement, la Serbie ambitionne désormais de suivre son ainée, ambition d’autant plus crédible que le pays a récemment été salué par l’Union Européenne pour l’arrestation de l’ancien chef des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic. L’épisode balkanique n’est donc pas encore terminé.