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Table ronde prochaine à Genève sur le Sahara Occidental : un échec couru d’avance ?

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Les représentants du Maroc et du Front Polisario se rencontreront ces 5 et 6 décembre à Genève pour discuter du règlement du conflit au Sahara Occidental, une première depuis l’échec des dernières négociations en 2012. Sous l’égide des Nations-Unies et de son envoyé spécial Horst Köhler, les représentations du Maroc et du Front Polisario tenteront de trouver des bases communes pour un processus politique favorable à un règlement du conflit, vieux de plus de 40 ans.

L’un des derniers conflits issus de la décolonisation

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Délimitation entre le Sahara occidental marocain et celui du Front Polisario

Le 6 novembre 1975, l’agonie du général Franco plaçant le royaume espagnol dans une situation interne délicate, le roi Hassan II organisa avec l’aide de 350 000 volontaires une marche pacifique, connue sous le nom de marche verte. Un an plus tard, après le retrait des dernières forces espagnoles du territoire occupé depuis 1884, le Maroc et la Mauritanie occupent le Sahara occidental. Dans le même temps, le Front Polisario, créé en 1973, proclame la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), et entame une guerre de guérilla contre les armées marocaines et mauritaniennes. S’ensuivent plusieurs années d’affrontements, avant qu’en 1979, la Mauritanie signe un accord de paix avec le Front Polisario. Puis en 1991, le Front Polisario et le Maroc concluent un accord de cessez-le-feu, rendu effectif par la création de la MINURSO, force d’interposition chargée de surveiller la ligne de démarcation, protégée par un mur de sable long de plus de 2000km et piqueté de mines antipersonnel. Du cessez-le-feu devait d’écouler l’organisation d’un référendum d’indépendance mais qui est maintes fois repoussé faute d’accord entre les parties sur les listes électorales.

L’impossible solution diplomatique

Depuis le début du conflit, le Front Polisario s’est montré intangible, et ce malgré la mort de son leader historique Mohammed Abdelaziz en 2016, dans son souhait d’un référendum qui va de pair à ses yeux avec un Etat sahraoui indépendant. Soutenu en ce sens par l’Algérie et plus récemment par la Russie, le Front Polisario montre un fort activisme diplomatique, ne manquant de pas de contester devant les instances internationales toutes décisions qui iraient à l’encontre de ces intérêts. De son côté, le Maroc se retranche derrière un projet d’autonomie des « régions sahariennes  » au sein d’un royaume souverain, avec l’assentiment de la France, de l’Espagne et des Etats-Unis. Au milieu de ces positions divergentes, au rôle de l’envoyé spécial onusien de concrétiser les termes de la dernière résolution du Conseil de Sécurité qui envisage  » une solution politique juste, durable, et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple Sahara occidental ». Cette question de l’autodétermination avait déjà eu raison du précédent envoyé spécial Christopher Ross, qui avait quitté ses fonctions en 2017 faute d’avoir pu faire avancer les négociations au point mort depuis l’échec en 2012 des cycles des pourparlers de Manhasset. Il avait lui-même été précédé par les médiateurs Peter van Walsum et James Baker, démissionnaire en 2004 suite au refus du Plan de paix éponyme par le Maroc. Ces démissions successives illustrent la difficile tâche de l’ONU, qui s’évertue à trouver une solution politique acceptable, entre le désir d’indépendance des sahraouis et la souveraineté marocaine sur des régions considérées comme parties intégrantes de leur territoire.

L’Algérie et la Mauritanie partie prenante à la table ronde

Particularité de la rencontre, la table ronde associera l’Algérie et la Mauritanie. Si le rôle de cette dernière est plus à la marge ces dernières années, la participation d’Alger s’avère plus que fondamentale puisqu’elle est accusée par le Maroc de maintenir artificiellement le conflit, en soutenant diplomatiquement et militairement le Front Polisario. A elle seule la question du Sahara occidental cristallise en effet les tensions entre Rabat et Alger, qui pour cette dernière le maintien d’un conflit de base intensité lui paraît nécessaire afin de limiter les velléités de son voisin autant que de l’affaiblir pour éviter qu’il ne devienne une puissance concurrente dans la région. Quand bien même l’Algérie a été citée comme acteur au cours de la dernière résolution du Conseil de Sécurité,  elle s’est toujours refusée à reconnaître son rôle dans le conflit, et c’est donc logiquement qu’elle a opposé une fin de non-recevoir la semaine dernière à l’appel de Mohammed VI à créer « un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation ». La question avait déjà fait l’objet de vifs débats lors du dernier sommet de l’Union africaine, suite à la réintégration du Maroc en 2017.

On l’aura compris la question du Sahara Occidental à l’issue de cette table ronde est loin d’être réglée, bloquée entre les positions retranchées des parties prenantes, la division des puissances étrangères, l’incapacité de l’ONU à proposer une solution politique acceptable, et le soutien des acteurs régionaux aux indépendantistes.

Sources :

http://www1.rfi.fr/actufr/articles/054/article_28643.asp

https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/sahara-occidental/sahara-occidental-le-pari-d-un-nouveau-round-de-negociations_3055123.html

Le Maroc malade du Sahara occidental

https://www.ifri.org/fr/publications/publications-ifri/articles-ifri/sahara-occidental-cout-conflit

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/Trente_ans_deconflit_Finan.pdf

https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/Jeune_Sahara_Brouksy.pdf

https://www.frstrategie.org/programmes/observatoire-du-monde-arabo-musulman-et-du-sahel/ni-paix-ni-guerre-au-sahara-occidental-1

 

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