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Les inquiétudes face au cas nigérian se multiplient

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Alors qu’une secte musulmane terrorise le nord du Nigéria, de plus en plus de questions se posent sur l’avenir du pays, deuxième puissance du continent.

Les attaques terroristes se multiplient depuis quelques semaines dans le nord du Nigeria, notamment près de la ville de Kano. Elles sont commises par une secte musulmane, Boko Haram. A l’origine de leur mouvement, on trouve le rejet de toute forme d’occidentalisation du pays, notamment par le biais de l’éducation. Selon eux, l’avenir de leur pays, premier producteur continental de pétrole, est directement menacé par cette mauvaise influence occidentale. La religion est donc, logiquement, au centre du jeu, et Boko Haram n’hésite absolument pas à toucher au cœur les rares populations catholiques vivant au nord du pays. Le facteur économique n’est pas à oublier, car Boko Haram symbolise les rancœurs d’un nord victime de la mauvaise répartition de la richesse pétrolière.
Le Président nigérian, Goodluck Jonathan, fervent catholique né dans le Sud du pays, a échoué, depuis son élection il y a deux ans, à faire cesser ce conflit religieux, qui pourrait très facilement tourner en guerre civile. Certes, ces conflits se déroulent bien loin des côtes sud du pays, là où la richesse pétrolière du pays est exploitée quotidiennement. Mais il est évident qu’à terme c’est bien l’avenir du pays entier qui est en jeu.
Une solution seulement nigériane ?
La résolution de ce conflit n’est évidemment pas simple. Jonathan tente pour l’instant de le résoudre lui-même, alors qu’en réalité les liens tissés par Boko Haram avec les autres terroristes du continent (Al-Qaida, les Shebab somaliens) commencent de plus en plus à apparaitre, ce qui peut faire penser qu’une solution régionale serait sûrement plus appropriée. Cette secte fait de plus en plus penser au mouvement taliban, ne voulant pas nécessairement un Etat marqué par la charia, mais a également évolué vers une opposition frontale avec tous ceux qui veulent sa disparition (Chrétiens, forces publiques, gouvernement).
Cela prend place alors même que des milliers de manifestants arpentent les rues pour réclamer, eux aussi, leur part du gâteau. La seule réponse de Jonathan a été le blocage des prix du pétrole, sans véritables conséquences pour l’instant.
Le puzzle nigérian, constitué lors de l’indépendance il y a un demi-siècle, se révèle être de plus en plus une poudrière, alors même qu’une stabilité somme toute relative lui permettrait de prospérer sur ses gigantesques réserves de pétrole, en faisant un acteur majeur du continent.
Quarante ans après la guerre du Biafra, le Nigeria n’en a donc pas fini avec ses désordres internes.

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