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Guantánamo ou la grande malédiction de la société américaine

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Le 22 janvier 2009, Barack Obama s’engageait solennellement par décret présidentiel à fermer le centre de détention de Guantánamo. Trois ans plus tard, le centre est toujours en activité : effectif depuis le 23 février 1903 dans le sud-est de Cuba, ce camp, figurant parmi les centres de détention les plus controversés au monde fait aujourd’hui partie des grands oubliés du débat présidentiel, malgré les dénonciations des uns et des autres, et un engagement qui, à quelque semaines des élections présidentielles américaines pourrait bien mettre à mal la candidature du président sortant Barack Obama.

Situé sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba, le centre de détention de Guantánamo n’est pas réellement une propriété américaine : plus ancienne base des États-Unis hors du continent nord-américain, la base de Guantánamo est une location perpétuelle administrée par le gouvernement cubain, propriétaire légal de la baie depuis l’indépendance du pays en 1898, mais sur lequel les États-Unis, locataires du lieu depuis le 23 février 1903 jouissent malgré tout d’une juridiction et d’un contrôle complets. A l’origine de ce choix géographique, une justification toute simple : la possibilité pour l’administration américaine, de ne pas soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain.

Autrement dit, bien que relevant de la propriété cubaine, le centre de détention de Guantánamo est un camp sur lequel l’autorité américaine s’applique : depuis 1994, la base accueille un centre de détention militaire, communément désigné sous le terme de camp de détention de la baie de Guantánamo, où se trouvaient au départ des prisonniers Haïtiens mêlés aux réfugiés du coup d’État, remplacés dès fin 2001 à la suite de l’attentat terroriste du 11 septembre, par des détenus suspectés d’appartenir à la mouvance terroriste.

Et face à ces détenus, la transparence n’est pas toujours de rigueur : en effet, à plusieurs reprises le camp de Guantánamo fut l’objet de divers rapports dénonçant des conditions de détention dégradantes, et des cas d’utilisation de torture dont diverses organisations non-gouvernementales telles qu’Amnesty International se font régulièrement l’écho : face à ces dénonciations, aussi Barack Obama avait-il été amené en Janvier 2009, soit deux jours à peine après le début de son investiture à prononcer par décret présidentiel la fermeture du centre de détention de Guantánamo, un vœu qui reste à ce jour encore pieu et qui pourrait bien coûter à l’actuel président des États-Unis, une non-réélection lors des élections présidentielles américaines à venir.

Grand oublié du débat présidentiel américain, le centre de détention de Guantánamo a récemment marqué son grand retour dans l’actualité avec la publication par Wikileaks, dont le fondateur Julian Assange reste encore à ce jour réfugié à l’ambassade de l’Équateur à Londres de nouveaux documents dénonçant le traitement des détenus dans la prison de Guantánamo, un centre retentissant comme l’un des grands symboles de l’ère Bush mais qu’à ce jour ni Mitt Romney ni même Barack Obama, ne semblent pouvoir fermer.

En attendant, le débat présidentiel se déplace donc sur d’autres sujets de la société américaine, verdict dans les urnes le 6 novembre prochain.

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