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Ce que ne changera pas le résultat de l’élection américaine

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A la veille des élections américaines, une semaine après l’ouragan Sandy (la surprise d’octobre* ?), le monde a les yeux rivés sur la première puissance mondiale. Au-delà de la divergence historique entre Républicains et Démocrates, il y a d’ores et déjà certaines conclusions que l’on peut tirer. Car oui, Romney et Obama se ressemblent beaucoup…

Trois constats devraient prévaloir quel que soit le Président élu.

Il est quasiment acté que les quatre prochaines années seront marquées par une faible croissance de la première économie mondiale. Le prochain président récupèrera un endettement public équivalent au PIB annuel (contre 62% en 2007), et un déficit d’environ 7 à 8%. Des économistes viennent de montrer qu’historiquement, avec une dette supérieure à 90% du PIB, la probabilité de déclenchement d’une nouvelle crise est plus forte, cela étant corrélé au fait que les taux de croissance sont toujours inférieurs d’un point (au moins) à ce qu’ils étaient avant la crise. Autant dire que le prochain Président devra gérer une croissance annuelle de 2% sur son mandat, ce qui ne laisse que peu de perspectives optimistes sur différentes pans de l’économie.

Deuxièmement, il est également quasiment certain que l’accroissement des inégalités perdurera au moins durant le prochain mandat. Aujourd’hui, les 1% les plus riches détiennent désormais 20% du revenu national (contre 10% durant les années 1970), leur revenu ayant quadruplé entre 1997 et 2007 ! Dans le même temps, les 20% les moins riches ont, quant à eux, vu leurs revenus augmenter de seulement 40%. Evidemment, tous les pays industrialisés souffrent de ce mal. Les Etats-Unis en sont néanmoins les plus graves victimes, en tant qu’acteur principal de la mondialisation : les salaires des moins qualifiés ont été touchés, alors même que beaucoup ont largement profité des grandes opportunités permises par la mondialisation. Cela touche directement le modèle éducatif américain, ouvertement élitiste, qui produit certes quelques dizaines de génies, mais qui met de côté des milliers d’autres potentiels, barrés par des frais d’inscription équivalent à la moitié d’un salaire médian. De plus, qui peut encore croire le soutien promis par Barack Obama aux communautés hispaniques et afro-américaines, qui, quatre ans après son élection, souffrent bien plus encore de l’absence d’initiatives en leur faveur ?

Le troisième point concerne les coupables de ce « mal américain » que continuera à connaitre le pays durant au moins quatre ans. Sur le front international, le troisième débat l’a ainsi bien montré, la Chine et l’Iran continueront à être l’objet de critiques acerbes venues des Etats-Unis : la Chine, pour sa prétendue concurrence déloyale et son yuan sous-évalué, l’Iran, pour sa rhétorique anti-américaine et son soutien aux ennemis des Etats-Unis. Sur le front intérieur, le futur Président ne manquera pas, pour calmer les ardeurs populaires, d’accuser Wall Street d’avoir plongé les Etats-Unis dans l’ère de la croissance molle. Accuser, sans punir, car il faudra bien rembourser les milliards de dollars ayant financé les campagnes des deux candidats via des réductions d’impôts et différentes subventions…

L’ « American Dream » est en train de disparaitre, remplacé par un statu quo social et économique allant à l’encontre de tout ce qui a fait la force des Etats-Unis depuis plus d’un demi-siècle. Mais, contrairement à bon nombre de ses alliés européens, les Etats-Unis ont encore le temps et les ressources financières pour rapidement sortir de cette torpeur. Mais le veulent-ils vraiment ?

Pour plus d’informations lire www.cbsnews.com/8301-3460_162-57541819/hurricane-sandy-election-2012s-october-surprise/

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