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Le scepticisme règne en Occident après la reprise du dialogue israélo-palestinien

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Mettre fin au conflit israélo-palestinien est certainement l’un des défis majeurs des prochaines années. Mais, à force d’efforts énormes de la part de nombreux acteurs, il semble bien, notamment en Occident, qu’un certain scepticisme (voire pessimisme) règne. On rejette ainsi volontiers la faute sur les Palestiniens, Israël, voire l’Iran. Certes, les médias occidentaux ont loué la bonne volonté des deux acteurs principaux à reprendre le dialogue, lorsque par exemple le premier ministre Netanyahu a affirmé que lui et Abbas étaient « des partenaires pour la paix ».

Néanmoins, plaider pour un nouveau départ dans ces relations bilatérales semble un peu difficile à croire. Il faut rappeler qu’un accord avait été trouvé, déjà, en 1993, sans aucune suite. Pour beaucoup, la longue marche vers un accord global est semée d’embûches, la plus importante étant certainement la colonisation israélienne en Cisjordanie. Ainsi, Netanyahu ferait preuve d’un double langage s’il ne reconduisait pas le moratoire sur les constructions israéliennes en Cisjordanie le 26 septembre prochain.

Côté palestinien, il est clair que le principal enjeu est interne. Abbas, certes élu démocratiquement, ne représente pas les opinions d’une bonne partie de ses concitoyens, ceux vivant à Gaza. Alors oui, lui est certainement prêt à reconnaitre le droit des Israéliens à vivre en sécurité, mais son pouvoir apparait tellement faible qu’il est difficile de croire que ses choix aient une quelconque portée dans l’opinion publique. Le Hamas dispose toujours d’une arme de choix, le terrorisme, pour bien montrer son désaccord avec le processus en cours, envenimer la situation, comme en assassinant quatre colons israéliens à Hébron, juste avant la rencontre à Washington.

Alors donc, la reprise du dialogue ne serait-elle due qu’à la seule volonté américaine ? Au vu de la teneur des débats, c’est tout à fait plausible, vu que les sujets sensibles (tel Jérusalem) n’ont pas été abordés, comme prévu, et que les deux parties ne semblent prêtes à aucune concession (ce qui est logique à cette étape). Et pour des journaux occidentaux plus alarmistes, tel The Telegraph, Israël n’a pas en premier lieu peur de la Palestine, mais bien de l’Iran, capable d’armer le Hamas et son équivalent libanais, le Hezbollah. A vrai dire, ce sont bien les Américains qui ont montré le plus d’intérêt pour maintenir l’espoir d’une résolution du conflit. Mais eux aussi ont bien changé : H. Clinton a affirmé que les Américains n’imposeront aucune solution aux deux parties. Une manière diplomatique pour montrer que les Etats-Unis restent observateurs en 2010. Tout le contraire de 1993, en somme.

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