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Qui a aidé la Corée du Nord à se doter d’infrastructures d’enrichissement ultramodernes ?

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En 2008, la Corée du Nord démantelait un site suspecté, par les autorités américaines, de devenir un lieu d’enrichissement d’uranium, à Yongbyon. Ce mois-ci, à l’inverse, ce même site a été dévoilé par le régime nord-coréen comme abritant effectivement des infrastructures à la pointe de la technologie permettant de l’uranium enrichi.  Selon la Corée du Nord, les 2000 centrifugeuses de ce site produiraient d’ores et déjà de l’uranium enrichi à un taux de 3,5% et à des fins simplement civiles. En effet, cet uranium devrait permettre de faire fonctionner une centrale électrique, alors que le pays est au plus mal. Mais cela n’est en pratique pas vérifiable, puisque les agents de l’Agence International de l’Energie Atomique (AIEA) ont été expulsés de Corée du Nord en 2009.

Pourtant, selon Siegfried Hecker, scientifique américain qui a été invité par le régime de Kim Jong-Il à visiter ce site nucléaire, ce programme révèle la capacité nord-coréenne à produire de l’uranium enrichi à un taux de 90%, taux nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique, ce qui est tout sauf rassurant. Notons que les deux engins atomiques qu’avait fait exploser la Corée du Nord jusque-là n’étaient qu’à base de plutonium. Immédiatement, les Etats-Unis ont dénoncé une attitude « belliqueuse », et le Japon a également vivement réagi alors que son voisin sud-coréen s’inquiète au plus haut point de voir son voisin avoir de tels moyens en sa possession. L’émissaire américain pour la Corée du Nord, qui a quant à lui tenu à relativiser ce qu’il considère n’être qu’une nouvelle provocation, s’est immédiatement rendu en Corée du Sud afin de relancer les négociations à six (Etats-Unis, Japon, Corée du Sud, Chine, Russie et Corée du Nord), gelées depuis avril 2009.

La question est désormais de savoir comment la Corée du Nord a pu se procurer les technologies et matériaux nécessaires à la création de ce site. Selon un rapport d’un institut américain d’octobre, la Chine, qui considère la Corée du Nord comme un élément de possible déstabilisation régionale mais dont l’attitude reste floue, pourrait être le lieu de passage de ces matériaux. Déjà, le Pakistanais Abdul Qadir Khan avait avoué avoir vendu des secrets technologiques à la Corée du Nord. Le pays aurait pu se fournir les divers matériaux sur le marché noir ou obtenir l’aide de l’Iran, qui tente également de développer un programme nucléaire. Quoiqu’il en soit, il est quasi-évident que la Corée du Nord a reçu une aide extérieure, et il est urgent de surveiller davantage les échanges de matériaux nécessaires à la construction d’une centrale nucléaire, sans quoi sa prolifération pourrait s’intensifier au risque de voir certains pays peu stables se doter d’armes atomiques…

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