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Le Hezbollah à nouveau défié sur ses terres

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Depuis hier, date d’un nouvel attentat meurtrier opéré dans la banlieue sud de Beyrouth, le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir : sans que le décompte ne soit encore arrêté, 24 morts et 325 blessés ont d’ores et déjà été recensés, dans ce qui apparait désormais comme étant, l’attentat le plus meurtrier de l’après guerre civile au Liban.

Ce vendredi matin, les responsables étaient encore recherchés mais déjà, les soupçons se portaient sur une seule et même personne : « Les compagnies d’Aïcha oum el-Mou’minine », un groupuscule a priori d’origine sunnite ayant posté peu de temps après l’attentat, une vidéo revendiquant l’acte meurtrier. La vidéo de deux minutes à peine, semble faire référence à un premier attentat à la voiture piégée s’étant déroulé il y a quelques semaines à Beyrouth, au cours duquel près de 53 personnes furent blessées. Motif de l’attaque : la participation du Hezbollah et de son chef emblématique, Hassan Nasrallah, dans le conflit se déroulant actuellement en Syrie, aux cotés des troupes de Bachar el-Assad.

La vidéo fait également écho à une intervention télévisée du chef du Hezbollah datée de ce mercredi, au cours de laquelle celui-ci revendiqua l’embuscade du 7 août dernier contre des soldats israéliens, en même temps que l’impossibilité d’un nouvel attentat à Beyrouth fut mentionnée. Las. Hier, un défi semble donc bel et bien avoir été lancé à l’encontre du mouvement politique chiite libanais, attaqué une nouvelle fois en plein cœur de son fief, appelé à retirer précipitamment ses troupes du territoire syrien.

Cette hypothèse a par ailleurs été partagée par le président israélien Shimon Peres, intervenu ce matin pour signifier la non-implication d’Israël dans l’organisation de cet attentat ; et de signifier quelques secondes plus tard, « que le Hezbollah brise les os du Liban et tue des gens en Syrie sans l’approbation du gouvernement libanais », une phrase qui n’est pas sans rappeler le désaccord persistant entre le Hezbollah et le gouvernement libanais sur la question syrienne.

Pour l’heure, la bipolarisation de la scène politique libanaise semble donc plus que jamais palpable : au Hezbollah, représentant des forces du « 8 mars » en référence à la date du 8 mars 2005, date de contre-manifestations pro-syriennes importantes au Liban s’opposent les forces dites du « 14 mars », défendant quant à elles la fin de l’occupation syrienne et du régime pro-syrien en place à Beyrouth ; et au milieu d’elles, le gouvernement syrien, tentant tant bien que mal de maintenir la stabilité politique à l’intérieur du pays, une stabilité encouragée par les Nations Unies mais qui semble malgré tout aujourd’hui, être en suspens face à la question syrienne.

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