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Israël – Hezbollah : le statut quo qui arrange pour le moment

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Différents incidents entre le Hezbollah et Israël se sont déroulés durant la fin du mois de Janvier. Considérés comme les plus graves depuis 2006, le contexte actuel n’incite pour autant aucune des deux parties à s’engager dans un conflit armé.

Israël et le Hezbollah, condamnés à se regarder en chiens de faïence
Israël et le Hezbollah, condamnés à se regarder en chiens de faïence
Le 18 Janvier dernier, l’armée israélienne, Tsahal, a mené un raid sur la zone syrienne du Golan, afin de détruire un convoi d’armement à destination du mouvement chiite libanais. L’opération a fait plus de mort que l’escomptait l’armée israélienne : plusieurs iraniens et six dans les rangs du Hezbollah. Parmi eux, un général iranien des Gardiens de la Révolution a été tué, ainsi que Djihad Moughnieh, fils du fameux chef militaire du Hezbollah Imad Moughnieh.

Avec de tels dégâts humains, une réplique de la part du Parti de Dieu était inévitable. Le 27 Janvier, des roquettes sont tirées dans la zone des fermes de Chebaa, tuant deux soldats israéliens, tout en endommageant plusieurs véhicules. Des échanges de tirs ont suivi, entrainant la mort d’un soldat espagnol de la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) dont l’origine est encore inconnue.

Pourquoi l’escalade est peu probable

Toutefois, chaque camp reste très prudent. Hassan Nasrallah, secrétaire général de l’organisation chiite, a fait comprendre aux israéliens qu’il estimait l’affaire close. Le Hezbollah, déjà très mobilisé en Syrie, n’a aucun intérêt à se créer un second front qui risquerait de fortement l’affaiblir. De plus, l’Iran, qui est en pleine négociation avec les occidentaux sur le nucléaire, ne souhaite pas passer pour un fauteur de trouble dans une région déjà instable et a recommandé au Hezbollah de calmer le jeu.

Du côté israélien, le bellicisme semble également écarté. Avidgor Lieberman, pourtant réputé plus dur que Netanyahou, a appelé à une réponse proportionnée. La « non-victoire » de 2006 reste dans les esprits. Même si l’armée israélienne s’est fortement réorganisée depuis, le combat restera obligatoirement meurtrier pour Tsahal. D’après des estimations du Pentagone, le Hezbollah disposerait de près de 5.000 missiles, soit 5 fois plus que tous les groupes terroristes présents à Gaza. Le Hezbollah a donc fortement enrichi son arsenal défensif depuis 2006, tout en achetant de nombreux terrains dans le sud-Liban pour bâtir des constructions afin de ralentir toute percée israélienne dans son territoire. A cela s’ajoute le contexte politique : les élections législatives israéliennes ont lieu le 17 Mars prochain, et s’engager dans une guerre au Liban a peu de chance d’être une stratégie électorale gagnante.

Les deux conditions de réussite de l’opération, une opinion publique favorable et la possibilité d’une opération militaire éclair avec un minimum de pertes, ne sont donc pas réunies pour Israël. De plus, les Etats-Unis ont prévenu l’Etat hébreu qu’il ne pourrait pas compter sur leur soutien en cas d’engagement au Liban.

Nous sommes donc actuellement dans une situation de « paix impossible, guerre improbable » : ni Israël, ni le Hezbollah n’ont intérêt à s’engager dans un conflit, tout en devant répondre systématiquement aux provocations de l’autre, pour maintenir l’effet de dissuasion et conserver leur légitimité auprès des populations.

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