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Guerre civile en Angola : 27 ans de lutte de pouvoir entre le MPLA et l’UNITA

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Le 11 novembre 1975, après plus de 400 ans de colonisation portugaise, l’Angola obtient son indépendance. Agostinho Neto, dirigeant du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), devient le premier président de la république populaire d’Angola. État officiellement communiste, il bénéficie dès lors du soutien de l’URSS. Cependant, l’instabilité politique alimentée par le contexte de la Guerre froide plonge le pays dans 27 ans de guerre civile.

Les puissances étrangères dans la guerre civile en Angola

Angola guerre
Les 1 246 700 km2 de l’Angola


Dès août 1975, l’Afrique du Sud lance l’opération militaire « Savannah » dans le but d’installer un régime pro-occidental à la tête de l’Angola. Après un premier retrait, l’Afrique du Sud redéploie dès 1976 plus de 20 000 soldats en Angola pour soutenir l’UNITA, mouvement rebelle dirigé par Jonas Savimbi. Ce dernier bénéficie également d’un soutien logistique des Etats-Unis, d’Israël, du Zaïre et même de la Chine.

Face à cela, Cuba déploie des militaires pour appuyer le MPLA. S’ils sont 20 000 au départ, presque 50 000 Cubains se trouvent sur le territoire angolais en 1988. Durant toute la guerre, l’Angola paie entre 300 et 600 millions de dollars par an pour s’assurer du soutien de Cuba.

Le bloc de l’Est de manière générale joue un rôle déterminant pour le pouvoir angolais. En effet, l’URSS apporte un soutien technique et procure l’équipement militaire du MPLA. L’Allemagne de l’Est, quant à elle, s’implique dans le renseignement et la sécurité. Même la Corée du Nord apporte un appui humain afin de former certaines unités d’élite.

D’un côté comme de l’autre, les richesses du sol angolais aident les belligérants à mener leurs opérations. Par exemple, l’exploitation du pétrole permet au MPLA de poursuivre ses opérations contre l’UNITA. Le mouvement de Savimbi, quant à lui, se finance grâce au trafic de diamants.

La résolution 435 : une première étape vers la paix en Angola

Dans les années 1980, les premiers prémices d’une sortie de crise apparaissent. En janvier 1984, l’Afrique du Sud promet de se retirer du territoire angolais si le MPLA retire son soutien à la SWAPO. Ce groupe communiste et indépendantiste namibien est installé en Angola depuis 1975. Malgré un accord conclu, l’Afrique du Sud poursuit ses opérations coercitives en Angola pour soutenir l’UNITA, au prétexte de mettre fin à la menace que représenterait la SWAPO. L’Angola déjoue par exemple en mai 1985 un attentat contre ses installation pétrolières, organisé par un commando sud-africain.

La situation se décante réellement à partir de 1988. En effet, le 20 juillet, l’Angola, Cuba et l’Afrique du Sud trouvent un accord décisif en 14 points. La résolution 435 prévoit notamment la mise en place d’élections en Namibie sous l’égide de l’ONU, en échange de la fin de l’implication de Cuba en Angola.


Les trois parties signent le protocole de Genève le 5 août. Dans la foulée, l’Afrique du Sud et la SWAPO mettent fin aux hostilités, puis l’Angola et l’Afrique du Sud officialisent la paix. Le 22 décembre 1988, l’accord de Brazzaville prépare l’implémentation de la résolution 435 et plus particulièrement le retrait des militaires cubains.

Une alternance chronique entre guerre et paix jusqu’en 2002

L’accord de Brazzaville ne met pas fin à la guerre civile en Angola. Elle continue avec une intensité moindre jusqu’en 1991. Le 31 mai 1991, le président de l’Angola José Eduardo dos Santos et Jonas Savimbi, signent les accords de Bicesse à Estoril. Il en découle un cessez-le-feu entre les deux parties, mettant fin à de longues années de combat.


Les 29 et 30 septembre 1992, après avoir abandonné toute allégation à l’idéologie communiste, la République d’Angola organise ses premières élections démocratiques. José Eduardo dos Santos, leader du MPLA, est alors en passe d’être élu président face à Jonas Savimbi. Ce dernier refuse néanmoins de participer au deuxième tour sous prétexte de fraudes électorales, et relance la lutte armée. Un nouvel accord de paix est trouvé le 20 septembre 1994 à Lusaka, et envisage notamment d’intégrer les membres de l’UNITA aux forces armées de l’Angola. L’accord de paix est toutefois rompu dès 1995.

Alors qu’une solution pacifique est trouvée en 1997 avec la création d’un gouvernement d’unité nationale intégrant l’UNITA, Savimbi reprend les armes en 1998. L’année suivante, le MPLA lance une opération militaire d’envergure contre les bases principales de l’UNITA afin d’éteindre définitivement la menace. Celle-ci est un succès et aboutit à la fuite de Jonas Savimbi, que l’armée régulière abat en février 2002.

Le 4 avril 2002, les deux mouvements signent un nouvel accord de cessez-le-feu. Celui-ci met fin définitivement à la guerre civile d’Angola, qui aura meurtri le pays entre 1975 et 2002. En tout, 4 millions de personnes ont été déplacées et 500 000 tuées.

Depuis cette date, le MPLA se maintient au pouvoir. En 2017, João Lourenço devient président et succède à l’historique José Eduardo dos Santos. Ce dernier tenait l’Angola d’une main de fer depuis 1979. Il hérite d’un pays à l’économie fragile, fortement dépendante de l’évolution du cours du pétrole. Tout reste à faire pour un État aux inégalités criantes et profondément marqué par ces 27 années de conflit.

 

Sources :

« L’Angola depuis l’indépendance », Universalis. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/angola/3-l-angola-depuis-l-independance/

« The Angolan Civil War (1975-2002): A Brief History », South African History Online. URL : https://www.sahistory.org.za/article/angolan-civil-war-1975-2002-brief-history

 

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Xavier BERNAUD

Etudiant en défense, sécurité et gestion à l'IRIS SUP', spécialisé sur les problématiques de sécurité internationale liées à la région du Moyen-Orient.

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