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Le lac Tchad : retour du projet Transaqua

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Mercredi dernier a eu lieu une conférence internationale sur la sauvegarde du lac Tchad à Abuja, au Nigeria. Les dirigeants des 4 pays frontaliers (Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger) se sont réunis pour discuter des problèmes liés à l’insécurité et la sécheresse. Les discussions ont été marquées par la renaissance d’un projet vieux de trente ans qui consiste à remplir le lac en transférant de l’eau du bassin du Congo. Un projet loin de faire l’unanimité.

Un projet controversé 

Le lac Tchad

Il y a maintenant plus de 30 ans, Bonifica, une entreprise italienne avait proposé l’idée de remplir le lac  Tchad en transférant les eaux du bassin du Congo vers le fleuve Oubangui jusqu’au Chari afin d’alimenter le lac Tchad. Cette idée était venue en réponse à la vague de sécheresse et de famine qui avait frappé la région au début des années 1970. Aujourd’hui, cette même société s’est alliée au groupe chinois Power China afin de remettre sur la table des négociations ce projet pharaonique dont le coût s’élèverait à 14 milliards de dollars. Néanmoins, les oppositions à ce projet sont nombreuses : des études ont en effet montré qu’il pourrait avoir de graves conséquences écologiques sur certaines zones protégées autour du lac Tchad. De plus, un tel projet risque de mécontenter une large partie de l’opinion publique congolaise qui y voit une menace pour le pays.

Le lac Tchad : un patrimoine en danger

Le bassin du lac Tchad est extrêmement important pour les populations qui l’entourent. Il fournit de l’eau à près de 40 millions de personnes vivant dans le bassin. Ses écosystèmes abritent une faune et une flore très diversifiée. Néanmoins, à cause des sécheresses, sa superficie a reculé de près de 90% en moins de 30 ans, passant de 20 000 km² en 1960 à 1350 km² en 1985. Sa superficie actuelle est de près de 8000 km². Les populations l’entourant font face aujourd’hui à plusieurs défis liés à la sécheresse, au déboisement, à la pollution des eaux due à l’utilisation d’engrais, ce qui conduit au déclin de la faune aquatique. Tous ces défis mènent naturellement à des tensions et conflits liés aux ressources naturelles.

Un enjeu géopolitique

Le lac Tchad représente un enjeu géopolitique majeur dans une zone à fortes tensions et où la menace terroriste gangrène. Le groupe terroriste Boko Haram est en effet implanté aux alentours du lac. De plus, le dérèglement climatique créé un conflit constant entre cultivateurs et éleveurs, des tensions dont les réseaux terroristes vont se servent afin d’asseoir leur domination. Enfin, la pauvreté liée au manque des ressources représente un terrain de recrutement pour ces réseaux criminels. Cette menace sécuritaire risque d’être un frein majeur à l’établissement du projet.

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